L'offensive verte de Barack Obama

En annonçant la création d'un Forum de l'énergie et du climat, Barack Obama a marqué un double point. Non seulement le président américain a ainsi volé la vedette aux délégués des 190 pays, qui se réunissent depuis hier à Bonn pour plancher sur les questions climatiques, sous l'égide des Nations unies, mais il fait taire les interrogations croissantes sur la réalité de son engagement « vert ». La nouvelle instance, qui accueillera les représentants de 17 grandes économies mondiales (États-Unis, Chine, France?), se réunira les 27 et 28 avril à Washington pour une session préparatoire, avec l'objectif de « faciliter un dialogue franc entre les plus grands pays développés et en développement ». Deuxième rendez-vous : un sommet de chefs d'État en juillet à La Maddalena, en Italie. Cette initiative de la Maison-Blanche confirme les intentions vertes de Barack Obama, marquant un tournant avec la politique très frileuse de son prédécesseur, qui n'avait jamais voulu ratifier le protocole de Kyoto. Hier, Todd Stern, l'envoyé spécial américain pour le changement climatique à la conférence de Bonn, a expliqué que les états-Unis sont engagés « de toutes leurs forces et avec ferveur » dans la négociation d'un accord sur le climat d'ici à la fin de l'année. En attestent les différentes mesures déjà annoncées. Dans le plan de relance de 787 milliards de dollars, entre 75 et 110 milliards sont consacrés au climat. Le projet de budget prévoit la création d'un marché des émissions de gaz carbonique, de type « Cap and Trade », pénalisant les gros pollueurs. Le souhait de Barack Obama est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 14 %, sous le niveau de 2005, d'ici à 2020 et de 83 % d'ici à 2050. La semaine dernière, il a répété cet engagement, estimant que « l'instauration d'un marché de droits d'émissions de gaz à effet de serre » était « le meilleur moyen pour lutter contre le réchauffement climatique ». Résistances politiquesReste le plus difficile : la concrétisation des intentions. Un premier geste devrait venir cette semaine, la commission énergie et commerce, au sein de la Chambre des représentants, devant dévoiler son projet de texte sur le climat. Mais, face aux résistances politiques, en particulier dans le camp républicain, la bataille au Congrès risque d'être âpre. Sur le plan extérieur, la difficulté n'est pas moindre : un éventuel accord international à Copenhague, en décembre prochain, nécessitera en effet la ratification du Sénat.
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