Des opérateurs toujours plus forts

C'est avec une certaine insolence que le secteur français des télécoms a traversé l'année. Selon les dernières statistiques disponibles, le marché français des services télécoms ? téléphonie fixe, accès Internet, mobile, etc. ? affichait au second trimestre 2008 une croissance de 3,9 % à 10,9 milliards d'euros, au moment où le PIB (en baisse de 0,3 % selon l'Insee) entrait en récession. Mais les opérateurs télécoms français ne sortent pas renforcés seulement par la dynamique économique qui repose sur l'appétit des consommateurs pour les nouveaux services.Les positions concurrentielles des grands du secteur se sont confortées dans le fixe, par la poursuite du mouvement de concentration, et dans le mobile, par l'éloignement de la perspective d'un nouvel entrant. Deux opérations majeures sont intervenues dans le fixe avec d'abord le rachat de Neuf Cegetel par SFR pour 4,5 milliards d'euros. L'acquisition réalisée par le rachat en avril des 28,5 % détenus par le groupe Louis Dreyfus, suivi d'une OPA sur les 32 % du capital restant dans le public, a donné naissance au « plus grand opérateur alternatif d'Europe », se plaît à répéter la filiale de Vivendi. Le nouveau groupe est le numéro deux français du mobile (près de 35 %) derrière Orange, et le numéro trois de l'accès Internet (quelque 20 %), derrière Orange et Free. Pour continuer à croître face à l'opérateur historique, Frank Esser, le PDG de SFR, a notamment mis l'accent sur le marché des entreprises.Le trublion Iliad, maison de Free, a été l'initiateur de l'autre consolidation intervenue chez les fournisseurs d'accès à Internet. Il a racheté Alice, la filiale française de Telecom Italia, pour 800 millions d'euros. C'est la fin du cycle de consolidation entre les fournisseurs d'accès qui avaient vu le jour au tournant du siècle avec la démocratisation du Net (alors bas débit) en France : les AOL, Club Internet, Cegetel, Alice et autres Tele2.Sur le front du mobile, les tergiversations gouvernementales ont repoussé d'un an le dossier de la quatrième licence UMTS. Préférant travailler à des scénarios alternatifs à celui d'une vente de cette licence à Iliad, dont certains doutaient de la volonté et de la capacité à déployer un réseau national, le gouvernement devrait décider, début 2009, s'il privilégie un nouvel entrant dans l'attribution des fréquences disponibles. Il maintient par ailleurs une amicale pression sur les trois propriétaires de réseau (Orange, SFR et Bouygues) pour qu'ils améliorent les conditions faites aux alternatifs (les MVNO). En attendant, ces derniers restent cantonnés aux marges du marché français. Jean-Baptiste Jacquin ++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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