V ? ux de récession pour Nicolas Sarkozy

Fin d'année, fin de cycle politique : pour Nicolas Sarkozy, l'exercice obligé des v?ux 2009 coïncide avec un tournant de son quinquennat. La fin de ses six mois réussis de présidence européenne et la gestion désormais indispensable des conséquences sociales de la crise le contraignent en effet à réinvestir totalement la scène nationale. En dix minutes, c'est ce qu'il devrait laisser entrevoir aux Français ce soir à la télévision.Dans les prochains mois, alors que la France flirtera avec la récession, le président va être confronté à trois défis. Premier d'entre eux : gérer la crise au quotidien. Fini les annonces solennelles comme celle d'un plan de relance de 26 milliards d'euros le 4 décembre dernier à Douai. À mesure que les suppressions d'emplois se multiplient et que le taux de chômage augmente de manière inquiétante (voir en dernière page), les Français réclament du concret pour amortir les effets de la crise.Or le retour sur investissement du plan prendra du temps, même si un ministre spécialement chargé de la relance, en la personne de Patrick Devedjian, est censé bousculer les administrations et accélérer les projets. Refus de l'immobilismePour un président qui déteste par-dessus tout rester immobile, la meilleure solution serait donc d'annoncer rapidement des mesures de relance de la consommation aux effets vite palpables. Encore faudrait-il alors qu'il explique pourquoi il ne les a pas décidées plus tôt, en même temps que les investissements publics, alors que l'opposition et nombre d'économistes les réclamaient.Deuxième défi : remettre de l'ordre dans sa majorité qui, coup sur coup, vient de ruer dans les brancards en contestant les projets de loi logement, audiovisuel et travail dominical. L'Élysée estime également que les parlementaires UMP n'ont pas assez soutenu la réforme de la classe de seconde présentée par le ministre de l'Éducation, Xavier Darcos, obligeant le gouvernement à reporter le projet de plusieurs mois. Dans l'opinion, l'impression d'une pause voire d'un recul dans les réformes est désormais installée. Ce soir, le président devrait donc évoquer les nouveaux chantiers qui seront ouverts dans les prochaines semaines : réforme hospitalière, réorganisation territoriale, formation professionnelle? Il rappellera aussi ceux qui entrent en vigueur en ce début d'année comme la réforme universitaire.Le mini-remaniement prévu à la mi-janvier de même que l'arrivée de Xavier Bertrand à la tête de l'UMP sont également censés permettre à Nicolas Sarkozy de reprendre la main. Un impératif pour le président puisque la réforme constitutionnelle, qui entrera dans les faits au printemps, va permettre aux parlementaires de la majorité de faire preuve de davantage d'initiatives sans être cantonnés au vote des projets de loi.Troisième défi : trouver le moyen de contenir l'opposition. Jusqu'à présent, Nicolas Sarkozy dominait sans problème la scène politique avec des socialistes aux abonnés absents pour cause de querelles intestines. En quelques semaines, malgré une élection contestée, Martine Aubry a pourtant imposé son rythme de travail au PS. Des têtes comme Benoît Hamon, nouveau porte-parole du parti, n'hésitent plus à monter au créneau pour dénoncer les faux pas du pouvoir. Les socialistes ont six mois, jusqu'aux Européennes de juin qui fixeront le rapport de forces électoral entre PS et UMP, pour se refaire une santé. Sarkozy peut utiliser la remobilisation de la gauche pour calmer les états d'âme de la majorité. Patrick Coquidé n
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