CORSE + La zone franche devrait être réaménagée

En visite dans l'île de Beauté mardi dernier, Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au Tourisme, a affirmé vouloir « aider » la Corse et les professionnels du tourisme. Elle envisage principalement un étalement plus long de la dette hôtelière et l'application du plan concerté d'actions touristiques élaboré par le gouvernement... Juppé. Une continuité confirmée p Claude Erignac, le préfet de région. Il n'a, pour l'instant, reçu aucune instruction de changement de cap économique pour l'île : « La zone franche est effective depuis le 1er janvier 1997. Son application nécessite bien sûr des adaptations comme, par exemple, l'extension des exonérations de charges patronales aux groupements d'employeurs ou aux CDD de moins de six mois pour les professions touristiques saisonnières. Quant à l'exonération de la taxe professionnelle, elle sera appliquée en fin d'année. » Rôle de garant. Parallèlement, de nombreuses autres mesures constituaient l'ossature du plan Juppé. Les mesures dites Cochef offrent aux entreprises un étalement des dettes fiscales et sociales. A ce jour, 1.500 dossiers ont été présentés, 1.200 ont été acceptés. « Les dossiers rejetés (224) concernent des entreprises qui n'avaient pas réglé leurs précomptes pour les cotisations ouvrières, précise le préfet. Mi-juin, 11 plans d'étalement avaient été soldés et 84 n'avaient pas été respectés. Ces 84 entreprises sont donc retombées dans le droit commun. » « Comment voulez-vous régler des dettes antérieures, lorsque l'on n'a même pas de quoi honorer le courant ? », souligne Jean Peraldi, le président du syndicat patronal Rialzu Economicu. Concernant les autres mesures, la dette sociale du monde agricole a fait l'objet d'une dotation de 10 millions de francs, dont 4 débloqués par la région. La dette économique (envers le Crédit Agricole principalement) est toujours en cours d'étude et d'évaluation. La recapitalisation des offices départementaux HLM est toujours bloquée par le refus des élus régionaux de mettre la main à la poche. Si ces recapitalisations (37 millions de francs pour la Corse-du-Sud et 34 millions pour la Haute-Corse) n'interviennent pas, les deux conseils généraux seront sollicités pour assumer leur rôle de garants. Enfin, parmi les grands chapitres du plan, se trouvait l'épais dossier des prêts participatifs de restructuration (PPR) destinés aux entreprises. L'Etat a débloqué un milliard pour la bonification des emprunts renégociés à 3 % sur sept ans. Mais des réglages sont encore nécessaires. Le principe des PPR repose sur une négociation directe entre l'entreprise et son banquier. Ils ne doivent constituer ni un effet d'aubaine pour des entreprises en bonne santé, ni un soutien abusif... Accorder les revendications. Le plan est donc pour l'instant maintenu dans son ensemble. Les critiques aussi. « Nous avons sollicité un rendez-vous avec Lionel Jospin, explique Jean Peraldi. Le plan Juppé ne nous permet pas de redémarrer. La zone franche nous a fait beaucoup de mal. La consommation a été bloquée pendant plusieurs mois, avant que ne soit connu le contenu du projet. Ce plan aurait pu soutenir une économie saine, mais ne permet pas de soigner le mal en profondeur. Nous réclamons toujours une baisse de la TVA et une vraie diminution des charges sociales. Mais, cette fois-ci, nous essaierons d'intervenir tous secteurs d'activités confondus. » Des contacts sont pris entre hôteliers, agriculteurs et chefs d'entreprise pour accorder discours et revendications à présenter au nouveau gouvernement. La véhémence des insulaires dépendra, à la rentrée, des résultats de la saison touristique, qui s'annonce a priori sous de meilleurs auspices que les précédentes. Linda Peretti, à Ajaccio
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