Gault, la petite maison qui monte

Qu'elles soient provençales ou normandes, alsaciennes ou bretonnes, les maisons miniatures en céramique fabriquées par la société Gault ont un point commun : elles sont toutes sculptées et peintes à la main. « Il n'y en a pas deux pareilles », assure Dominique Gault, le président. Ouvert au grand public depuis près de six mois, l'atelier est là pour prouver, s'il en était besoin, les dires du dirigeant. Il a déjà attiré plus de 4.500 visiteurs. « C'est un succès, se félicite Dominique Gault, dans la mesure où cette initiative n'a pour l'instant fait l'objet d'aucune publicité. » Installée à Cagnes-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, l'entreprise (70 salariés) a été créée il y a exactement dix ans. Après avoir développé une première gamme de petites maisons en céramique (dont le prix unitaire oscille entre 100 et 1.300 francs), elle a lancé une deuxième gamme à un prix plus modique : il s'agit cette fois de maisons en polyrésine, une nouvelle matière importée du Japon. Vendues entre 60 et 180 francs, ces miniatures, qui sont, elles aussi, entièrement peintes à la main, complètent l'offre de la société en matière de cadeaux et de souvenirs. L'ensemble est commercialisé grâce à un réseau de sept cents détaillants, mais aussi à des boutiques lui appartenant. L'entreprise a en effet souhaité disposer de sa force de vente : elle détient sept magasins en propre et trois en franchise, répartis à Paris et sur la Côte d'Azur. Il faut compter également avec deux autres gros points de vente aux Etats-Unis, l'un à Epcot Center, à Orlando, et l'autre à Atlanta. Une partie significative des ventes (37 %) est réalisée hors de France, où les petites maisons fabriquées par Gault connaissent un bon succès. C'est d'ailleurs pour être en mesure d'être mieux distribué à l'étranger que l'entreprise familiale a décidé de s'allier avec l'américain Enesco, le premier fabricant mondial en matière de cadeaux. « L'accord que nous négocions en ce moment même nous permettra d'être présents dans le monde entier. En contrepartie, l'américain prendra une participation majoritaire dans le capital de notre affaire », explique Dominique Gault. C'est lui qui détient actuellement la majorité des parts, à savoir 80 % : le solde est entre les mains de Lion Expansion (Crédit Lyonnais) et de l'encadrement. « Nous estimons possible, grâce à cette opération, de doubler le chiffre d'affaires actuel », confie le dirigeant. Avec, à terme, la possibilité de monter d'autres ateliers, qui sait, à l'étranger. Mais il est encore trop tôt pour en parler. En attendant tous ces développements potentiels, l'exercice 1995 devrait faire apparaître un volume d'affaires de 38 millions de francs, en augmentation de 5,5 % par rapport l'exercice précédent. La marge nette devrait rester au même niveau qu'en 1994 : 5 %. L'actualité, pour la société, c'est également le lancement réussi d'une troisième gamme de produits dévolus au décor de la maison : pendules de cuisines, accroche-torchons... le tout avec une double connotation, à la fois ludique et provençale. Une manière de compenser la saisonnalité des ventes de maisons miniatures, dont l'achat est fortement dépendant des périodes de l'année : cadeaux et tourisme. Nathalie CHEVENNE
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.