Airbus Industrie a confirmé hier souhaiter l'accord de ses quatre partenaires industriels (Aerospatiale, Daimler-Benz Aerospace, British Aerospace, l'espagnol Casa) pour le lancement d'un super-jumbo de 450 à 650 places pour soutenir son carnet de commandes. Le patron d'Airbus, Jean Pierson, avait déjà révélé à « La Tribune » (nos éditions du 19 juin 1995), lors du Salon aéronautique du Bourget, qu'il appelait de ses voeux un concurrent européen au 747 de Boeing pour mettre fin au monopole américain dans ce segment, et que le consortium devrait prendre une « décision d'ici à deux ans et demi afin de lancer le programme en 1998 et êtr prêt à livrer cinq ans plus tard », ceci pour profiter de la période de renouvellement des 747 de première génération. « La prochaine occasion ne se présentera pas avant un quart de siècle supplémentaire », ajoutait-il. Avec sa gamme actuelle, Airbus répond à 70 % des besoins du marché. « Avec la poussée inexorable vers des avions plus grands, dans dix ans nous ne couvrirons plus que 50 % », estimait hier un responsable d'Airbus. 261 contre 106 : le match Boeing-Airbus des commandes s'est en effet soldé en 1995 par un net avantage à l'américain, premier mondial dans les avions de ligne de plus de cent places (60 % du marché). Airbus souligne qu'une fois retirés les 123 appareils Boeing n'ayant pas d'équivalents dans la gamme européenne, Boeing a vendu l'an dernier 138 avions dans des modèles comparables à ceux d'Airbus. S'il se lance dans l'aventure du très gros-porteur, Airbus devra lancer ex nihilo un nouvel avion (nom de code : A3XX), dont le développement est évalué entre 8 et 10 milliards de dollars.

latribune.fr

26 Sept 2008, 1:27

Partager :