Ferroutage : TAB à la conquête du marché européen

Depuis le 1er janvier, TAB Italia avance ses premiers pions sur l'échiquier italien. Filiale de l'entreprise TAB, spécialiste de la première heure du transport combiné rail-route, TAB Italia démarre son trafic transalpin avec pour premier objectif de réaliser un chiffre d'affaires de 500.000 francs par mois, au départ de Milan. « Le transport combiné est d'autant plus efficace que les marchandises transportées parcourent de longues distances », explique Jean-Claude Brunier, PDG de TAB. Alors, depuis presque six ans, TAB, installée à Saint-Jean-de-Védas, dans l'agglomération de Montpellier, tisse patiemment sa toile logistique sur l'ensemble du territoire européen. « Nous nous sommes d'abord implantés en Espagne, en 1989. Ensuite, le trafic avec le Benelux s'est structuré à partir de notre agence lilloise. Enfin, dès 1993, nous avons anticipé l'ouverture du tunnel sous la Manche en nous associant avec le transporteur anglais MAT. » Aujourd'hui, TAB réalise plus de 17 % de ses recettes avec les commandes étrangères, inexistantes il y a cinq ans. L'entreprise emploie 130 salariés et réalise 100 millions de francs de chiffre d'affaires - en progression de 15 % par an, en moyenne - du transport de lots et de la distribution sur longue distance par ferroutage, sans rupture de charge. Depuis 1978, année durant laquelle Jean-Claude Brunier a succédé à son père à la tête de cette modeste entreprise familiale, employant sept salariés, les efforts de modernisation sont constants. « J'avais la conviction que la logistique serait multimodale. Nous avons donc repensé notre outil de production dans ce sens. » L'option stratégique était arrêtée, il ne s'agissait plus que de la décliner dans tous ses possibles. D'abord, en menant une politique d'achat de caisses mobiles pour orienter l'activité de l'entreprise vers le marché du ferroutage. Chaque année TAB consacre presque 10 % de son chiffre d'affaires à l'acquisition de nouveaux équipements. Résultats : le parc de caisses mobiles est passé de quatre unités, en 1980, à 350 aujourd'hui. Ensuite, dès 1980, Jean-Claude Brunier porte le capital à 2,2 millions de francs. « Nous avions à la fois besoin de fonds propres pour financer notre développement et d'un partenaire pour nous dégager d'une structure familiale. La société Calberson est donc entrée à hauteur de 34 % dans le capital, dont le complément est encore détenu par la famille. » Enfin, les trafics entre Lille, Paris et le sud de la France ont été organisés, grâce à l'ouverture d'une agence à Paris et à la multiplication des antennes dans tout l'Hexagone. Mais cette révolution culturelle ne pouvait s'arrêter là, comme le souligne Jean-Claude Brunier : « Il y a trois ans, nous avons conçu pour Electrolux un système inédit de transport à l'échelle industrielle, sans rupture de charge. Une première je crois. » Et la démarche a porté ses fruits puisque TAB avance des références aussi prestigieuses que Habitat, Sony, les 3 Suisses, Haribo... En vingt ans, l'entreprise est devenue l'un des leaders du ferroutage en France, particulièrement pour le transport, sur de longues distances, de marchandises à haute valeur ajoutée. Le lancement de la filiale italienne ne calmera pas les ardeurs de Jean-Claude Brunier qui imagine déjà aborder le marché allemand. BENOIT SABATHIER
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.