Lotfi Belhassine, le PDG d'Air Liberté, a annoncé, hier à Nice, à l'occasion du lancement de la liaison Orly-Nice, l'ouverture de 23 nouvelles lignes domestiques d'ici à juillet. Elles viendront s'ajouter aux liaisons déjà exploitées entre Orly et Toulouse, Bordeaux, Strasbourg. Orly-Nice sera mise en service le 19 janvier, et Orly-Montpellier le 26. Des prestations de qualité à des prix cassés Profitant de l'ouverture complète de la concurrence sur les lignes intérieures aux compagnies françaises depuis le 1er janvier, Air Liberté attaque Air Inter de front. La compagnie s'appuie sur la réussite de son Orly-Toulouse, en service depuis un an, revendicant 42 % de ce marché avec 22 vols par jour (y compris l'apport d'Euralair, dont les lignes régulières ont été acquises par Air Liberté en décembre). « Nous y gagnons de l'argent », affirme Lotfi Belhassine. « Notre coefficient de remplissage est monté à 70 %, alors que nos prévisions tablaient sur 50 % ». Le transporteur espère rééditer ce succès sur Nice avec son arme favorite: des prestations de qualité à des prix cassés. Son PDG, pour qui la vraie concurrence doit se traduire par l'élargissement du marché (selon lui, le trafic à Toulouse a augmenté de 500.000 passagers l'an dernier), veut appliquer à Nice une politique tarifaire aggressive. Il prévoit que le trafic global sur Paris-Nice, actuellement de 2,9 millions de passagers par an (première liaison franco-française et deuxième d'Europe derrière Paris-Londres) passera à 3,5 millions au bout d'un an. Il estime que les tarifs pratiqués par les opérateurs actuels sont trop élevés de 35 %, la concurrence d'AOM, filiale du Crédit Lyonnais, n'ayant jamais porté sur les prix. Air Liberté compte développer à Nice une véritable base aéroportuaire avec des liaisons transversales à destination de Strasbourg, Lille, Toulouse et Bordeaux, qui seront inaugurées progressivement d'ici au 1er mars. De surcroît, Air Liberté compte ouvrir entre mars et juillet des lignes reliant Paris à Biarritz, Toulon, Pau, Perpignan, Mulhouse, Nîmes, Lyon, Brest, Nantes, Lorient, Clermont-Ferrand, Grenoble, Marseille et quatre villes en Corse. La flotte des vingt appareils d'Air Liberté devrait suffire à assurer les opérations niçoises et sur Montpellier en plus du réseau actuel. Pour le reste, l'apport des cinq avions d'Euralair et la présence dans l'actionnariat de l'américain ILFC, premier loueur aéronautique mondial, devraient apporter une souplesse supplémentaire. Il demeure une inconnue de taille : le financement de cette croissance exponentielle, sachant qu'une ouverture de ligne revient à plusieurs dizaines de millions de francs. Comme à son habitude, le président d'Air Liberté est resté discret sur le sujet. Un flou identique avait été entretenu lorsqu'il avait fait état de son projet d'acquisition d'AOM. Projet toujours pas concrétisé, le Crédit Lyonnais n'étant pas pressé de s'en séparer. PATRICK MARX À NICE

latribune.fr

26 Sept 2008, 1:27

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