Le lobby automobile allemand ne digère pas l'écopastille française

Les constructeurs automobiles allemands ne décolèrent pas depuis l'instauration de l'écopastille en France. Et ils ont bien l'intention d'en appeler à la Commission européenne pour obtenir sa condamnation. Ce dispositif pénalise les propriétaires de voitures les plus puissantes, principalement allemandes, clame outre-Rhin la fédération de l'automobile VDA. " Ce système apporte un soutien aux marques françaises et conduit à pénaliser les importations de voitures allemandes, ce qui n'a rien à voir avec le prétendu objectif politique de protéger l'environnement ", déclare le porte-parole du VDA.Le puissant lobby d'outre-Rhin en veut pour preuve les immatriculations de décembre, qui montrent un boom des voitures puissantes. Avant l'entrée en vigueur du système de bonus-malus, Mercedes a écoulé 65 % de véhicules en plus, contre un bond de 53 % chez BMW et de 25 % chez Audi (Volkswagen). Les marques françaises ont progressé de seulement 6 %. L'effet d'anticipation a joué car dès janvier, l'acquéreur d'un véhicule rejetant plus de 160 grammes de CO2 par kilomètre devra acquitter une taxe à la pollution, selon un barème progressif, de 200 à 2.600 euros. Pas moins de 57 % des modèles allemands tombent dans cette catégorie." DISCRIMINATION"L'angle d'attaque du VDA contre l'écopastille est de démontrer son incompatibilité avec le droit européen sur la libre circulation des biens. Un rapport préparé à cet effet par un cabinet d'avocats a été remis le 14 décembre à la commissaire à la concurrence, Nelly Kroes, de même qu'au gouvernement allemand et à des parlementaires allemands et européens.Les auteurs de ce rapport concluent que le malus prévu pour un véhicule polluant " conduit à une discrimination de véhicules qui ne sont pas produits en France ". Le VDA souhaite que Bruxelles se saisisse de l'affaire pour entamer une procédure de sanction envers l'Hexagone. Le soutien escompté de Berlin devrait cependant faire défaut. De sources gouvernementales allemandes, on estime que c'est le droit du lobby automobile de se plaindre à Bruxelles, tout en reconnaissant l'autonomie de la France d'édicter un tel dispositif fiscal et environnemental.
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