L'Oréal cède à la pression syndicale pour éviter la grève

C'est un véritable branle-bas de combat qui a été lancé ce week-end chez L'Oréal, à en croire un représentant syndical CGT du groupe de cosmétiques. Objectif de la direction, à la veille de la réunion intersyndicale de ce matin : tout faire pour ne pas revivre le 18 février, jour de mobilisation historique des salariés du leader mondial des shampooings, des mascaras et des parfums. Au beau milieu du débat sur le pouvoir d'achat, les images de salariés qui ont débrayé dans les différentes usines ou bien manifestant devant le siège à Clichy avaient fait le tour des journaux télévisés. Pour mettre un terme à cette publicité défavorable, le groupe aurait décidé à l'issue de ce week-end de faire machine arrière et de répondre à la principale revendication des salariés. Selon nos informations, L'Oréal accepte de revenir à une politique d'augmentation générale des salaires. Une pratique qui avait été suspendue depuis 2004 au profit d'augmentations individuelles.Malgré cette avancée, les responsables syndicaux (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC), qui doivent se réunir ce matin, restaient hier très vigilants. " Tout dépendra du niveau d'augmentation que l'on nous propose. C'est une avancée, certes, mais pour être efficace, cette mesure doit couvrir l'augmentation du coût de la vie ", remarquait hier Eric Jourdain, délégué syndical central CFTC. " On nous a laissé entendre que la réouverture de négociations salariales n'interviendrait pas avant mai, voire juin. Nous exigeons une nouvelle rencontre avec la direction dès cette semaine, sinon le mouvement risque de repartir ", met en garde un représentant de la CGT, qui craint que le groupe ne tente d'amadouer les salariés afin que le mois de mars se passe sans embûche. Les carnets de commandes sont remplis à plein pendant ce mois stratégique. " C'est à cette période que se fabriquent dans les usines les produits de maquillage du printemps et les crèmes solaires de l'été ", note Jean-François d'André, délégué central CFDT. " C'est le moment où jamais de nous faire entendre. 70 % de la production annuelle est réalisée au cours des six premiers mois de l'année. Après, il sera trop tard ", poursuit Eric Jourdain.LA BASE ENCORE PLUS ENERVEE Les propositions précédemment formulées par la direction, à l'issue de la négociation annuelle des salaires, le 19 février, n'avaient pas satisfait les salariés. " Au contraire, l'annonce du versement d'une prime de 250 euros brut quand nous réclamions une revalorisation de nos salaires a eu pour effet d'énerver encore plus la base, qui était déjà très remontée " , assure Jean-Jacques Lamiable (délégué CGT). Dès lors, malgré l'avancée que devrait annoncer la direction aujourd'hui, il n'est pas exclu qu'une nouvelle mobilisation ait lieu si les syndicats n'obtiennent pas rapidement la réouverture de négociations.
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