L'Amérique séduite par Barack

L'Amérique de Barack Obam a arrive à point nommé. Certes, le sénateur noir de l'Illinois, candidat démocrate dans la course à la Maison-Blanche, vient de perdre la primaire du New Hampshire, mais il n'en avait pas moins créé la surprise dans l'Iowa. Et les jeux sont loin d'être faits entre lui et Hillary Clinton. L'ouvrage donne non seulement des indications sur la formation, y compris psychologique, du premier Noir ayant une vraie chance de devenir président des États-Unis mais, surtout, offre une peinture de la société américaine loin des clichés et une contextualisation des thèmes de campagne.Ainsi, si les auteurs rappellent que " lorsqu'Obama est né, le 4 août 1961, la plupart des Noirs ne votaient pas " , ils montrent combien l'Amérique a changé. Le nombre de couples mixtes a fortement augmenté. De plus en plus de citoyens revendiquent appartenir à plus d'une " race ", comme le fait Obama. Et s'il est le seul Noir élu au Sénat, c'est parce que, contrairement aux représentants, les sénateurs (deux par État) ne profitent pas de districts façonnés selon des critères ethniques. Question vie personnelle, quelques mièvreries : en parlant du père, Kényan, d'Obama, les auteurs glissent que " même s'il l'avait quittée avec un bébé à élever, sa mère l'aimait toujours " - en s'appuyant toutefois sur le livre de souvenirs d'Obama. Une mère qui en tout cas a toujours soutenu son fils.Les auteurs font cependant bien de démentir un supposé passage dans une madrasa de Djakarta, où le jeune Barack avait suivi sa mère, remariée à un Indonésien. " La plupart de nos étudiants sont musulmans, mais il y a aussi des chrétiens. C'est une école publique " , dixit le directeur adjoint de l'école. On apprend aussi que " Barry " - de son prénom américanisé - a été un adolescent torturé, en raison de sa double identité raciale (considéré comme noir par ses amis, il vivait à l'époque avec ses grands-parents maternels, blancs), qui n'a pas résisté à l'alcool ni à la drogue (marijuana et cocaïne) mais qui a ensuite préféré, après Harvard, devenir avocat pour les droits civiques plutôt qu'à Wall Street.CHANGEMENTLes auteurs décrivent aussi son idéologie politique et son programme. Obama estime que les immigrants illégaux doivent voir toute démarche pour accéder à la citoyenneté facilitée. Et défend le maintien de mesures destinées à lutter contre les discriminations. Mais, avant tout, il incarne, comme il le dit lui-même, le changement. Qui a eu lieu dans la société américaine - et que les électeurs pourraient vouloir bientôt traduire en politique."L'Amérique de Barack Obama ", par François Durpaire et OlivierRichomme. Éditions Demopolis, 19 euros.
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