Les assureurs optent pour la pause des hausses tarifaires

LA HAUSSE des tarifs des contrats d'assurances dommages aux particuliers devrait connaître une certaine pause en 1996. Après un rapide tour d'horizon auprès des professionnels, on relève qu'en automobile, les augmentations devraient se limiter à 2,7 % à la GMF et à 1,6 % pour les affaires en portefeuille aux AGF. De même, elles ne devraient pas dépasser 2 % pour les deux tiers des sociétaires de la Maif et 3 % pour les assurés d'Axa et de la Macif, ces deux derniers assureurs appliquant leur nouvelle grille à partir d'avril. Mieux encore, certains assurés verront leurs cotisations diminuer, comme à la Matmut, pour les détenteurs d'un véhicule « moyenne gamme » ou pour 51 % des sociétaires de la Maaf qui bénéficieront d'une baisse moyenne de 2 %. Seules les situations spéciales de certains assureurs devraient donc expliquer une évolution particulière. Ainsi, au GAN, dont le redressement de la branche dommage constitue l'un des axes stratégiques, les tarifs en automobile, devraient osciller entre + 3 % et + 5,5 % « voire au-delà pour les très mauvais risques », souligne- t-on. Autre cas de figure : certaines catégories d'assurés, considérées comme de très mauvais risques, vont être soumises à des augmentations drastiques. C'est notamment le cas des conducteurs de deux-roues de moins de 50 cm3. A titre d'exemple, à la Maif leurs primes vont faire un bond de 50 %. Enfin, reste une inconnue de taille : l'évolution des tarifs pour 1996 ne tient pas compte des mesures du plan Juppé sur les frais de recours contre tiers. Une disposition qui consiste en ce que l'assureur verse 5.000 francs aux régimes sociaux pour l'ouverture d'un dossier lors d'un accident avec dommages corporels. Cette mesure représente entre 3 et 4 % du total de la prime auto. Les professionnels attendent de connaître le contenu de cette mesure avant de la répercuter. Ce qui sera sans doute le cas pour les échéances du mois d'avril. Cette stabilité des prix intervient après plusieurs années d'augmentation, engagées à partir de 1992 avec un rythme moyen de 4,5 % d'augmentation pour les contrats automobiles et de près de 5 % en multirisques habitation. Autant d'aménagements tarifaires qui ont contribué à améliorer la situation de la branche automobile des assureurs, même s'il reste du chemin à faire (voir ci-dessous). Même phénomène en assurance multirisques habitation, qui a vu ses comptes se redresser et afficher dès 1994 un solde d'exploitation bénéficiaire de 500 millions. Les efforts ont donc apparemment payé même si certains professionnels ont exhorté ces derniers mois les assureurs à ne pas baisser la garde pour encaisser la baisse de rendement des produits financiers qui se profile à l'horizon. Ce dernier estimait alors qu'une augmentation de 5 % des tarifs automobiles serait souhaitable. Ce voeu restera pieu à regarder le choix des assureurs d'opter cette année pour la paue. Certains, même, ont dès l'an passé choisi de ne pas répercuter en totalité l'impact de la majoration du taux de la TVA de 18,6 % à 20,6 %. En fait, certaines compagnies, comme l'UAP ou les AGF, avaient déjà plus ou moins aligné leurs prix. S. R.
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