La Coface veut faire concurrence aux agences de notation

La Coface profite de la fragilisation des agences de notation pour tenter une percée sur ce segment d'activité. Alors que la crédibilité des trois principaux acteurs du secteur, Standard and Poor's (S&P), Fitch et Moody's, s'effrite à mesure que la crise du subprime s'approfondit et que leurs notations de véhicule financier se révèlent défectueuses, le troisième assureur crédit mondial lance une offre " alternative " dont le lancement commercial est prévu à l'automne.La Coface a tiré les leçons du passé récent. Son nouveau service de notation d'entreprise sollicitée n'a pas vocation à couvrir tout l'éventail des cibles des agences de notation. La Coface concentre son attention sur les entreprises et sur leurs portefeuilles de créances relevant d'une notation. La filiale de Natixis évite ainsi l'écueil des grandes agences, dont les mésaventures actuelles sont largement liées à leur diversification vers la notation d'instruments financiers sans lien à aucune entité physique. Cette spécialisation permet au groupe de compenser son manque de notoriété face aux trois géants du secteur par une expertise reconnue qui devrait asseoir sa crédibilité de ses notes. Depuis 2000 déjà, l'assureur crédit met à la disposition du marché un score et un avis de crédit sur 50 millions d'entreprises dans 150 pays. Le groupe note aussi pour son compte et en relation avec elles 17.000 entreprises sur lesquelles ses risques de crédit sont les plus importants. À titre de comparaison, " S&P, Moody's et Fitch couvrent ensemble moins de 12.000 entreprises situées dans leur majorité en Amérique du Nord ", souligne Jérôme Cazes, directeur général de la Coface.4.000 EUROS POUR UNE ENTREPRISE MOYENNE SIMPLEL'assureur crédit compte en outre s'appuyer sur ses trois autres métiers (information d'entreprise, affacturage et gestion de créances) pour fonder sa note et la suivre sur le long terme. " La crise des subprimes expose les dangers d'un système dans lequel personne ne se sent responsable de la bonne fin des risques notés. Nous ne notons que des risques que nous serions prêts à assurer ", souligne Jérôme Cazes. Gage de sérieux supplémentaire, Jérôme Cazes se dit favorable à ce que l'ensemble des agences assure " un petit pourcentage du portefeuille noté "...L'assureur crédit est d'autant plus à l'aise que, en mettant sa base de données au service de son nouveau système de notation, il s'offre non seulement un nouveau débouché à son coeur de métier mais il bénéficie aussi de synergies évidentes lui permettant d'en réduire sensiblement le coût. Selon Jérôme Cazes, une notation avoisinera les 4.000 euros pour une entreprise moyenne simple, sans filiales, ce qui représente entre 10 % et 20 % seulement du tarif exigé par une agence de notation traditionnelle. De quoi convaincre un large éventail d'entreprises qui n'avaient pas accès à la notation. Coface vise d'ailleurs à terme la suprématie sur les entreprises moyennes, les crédits fournisseurs et " les autres domaines de confiance interentreprises ".
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