La Bourse de Milan fait un pas de plus vers Euronext

Évoquée dans nos colonnes le 6 avril, l'hypothèse d'un rapprochement entre la Bourse de Milan et Euronext avance plus vite que prévu. Les émetteurs et actionnaires de Borsa Italiana exercent de fortes pressions en ce sens. Dans un courrier d'une dizaine de pages, adressé il y a deux semaines à la Banque d'Italie, au ministère des Finances et au régulateur transalpin, Stefano Micossi, directeur général d'Assonime (association italienne des entreprises cotées), et vice-président du comité stratégique de la Bourse, milite sans détours pour l'abandon du projet de cotation, pourtant cher à son PDG Massimo Capuano. Il y recommande par ailleurs un rapprochement avec Euronext, dont il apprécie le modèle fédéral et décentralisé. "Je suis convaincu à 100 % que la meilleure solution pour Borsa Italiana est l'intégration sous le parapluie Euronext. Cela ne nécessite pas une cotation", a-t-il déclaré à Bloomberg hier.Ancien directeur général de l'industrie à la Commission européenne, Stefano Micossi est une figure très influente de la finance italienne. Selon nos informations, il a déjà reçu le soutien de l'ABI (Association bancaire italienne). De quoi peser lourd dans les décisions alors que Borsa Italiana est encore entre les mains des établissements financiers locaux, dont notamment Sanpaolo-IMI (13,7 %), Unicredito (11,9 %) et Banca Monte dei Paschi (10,3 %).Chiffres clés de Borsa Italiana à fin 2005282 sociétés cotées contre 278 en 2004.667 milliards d'euros contre 581 milliards en 2004 (soit 47,7 % du PIB italien).7e rang au niveau européen.Abaisser les coûts. Réuni le 29 mars, le conseil d'administration de la Bourse avait chargé UBS et McKinsey d'étudier un rapprochement avec Deutsche Börse, le London Stock Exchange (LSE) ou Euronext. Pour Michele Calzolari, président de l'association des courtiers et également membre du comité stratégique de Borsa Italiana, une fusion avec Euronext pourrait réduire les dépenses technologiques et abaisser les coûts liés à la réglementation des opérations. Un tel rapprochement permettrait aussi à Milan d'opter pour le modèle horizontal de la Bourse paneuropéenne et d'abandonner la structure "en silo" de la chaîne titre telle qu'elle est dénoncée par Bruxelles. Le 4 mars, Mario Draghi, nouveau gouverneur de la Banque d'Italie, avait prononcé un discours très remarqué et perçu comme un plaidoyer en faveur de la culture Euronext.Jusqu'à présent opposé à l'idée d'une fusion avec le groupe de Jean-François Théodore, et plus proche de l'option londonienne, Massimo Capuano s'accroche à son projet d'introduction en Bourse. Mais les divisions sont de plus en plus grandes au sein du conseil d'administration et certains observateurs estiment d'ores et déjà que l'opération ne se fera pas.Nicolas Raulot
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