Beaune ou la fine fleur de l'opéra baroque

" Elle a cette capacité, très rare, à se déterminer par elle-même sur le talent des musiciens et à anticiper la reconnaissance d'autres programmateurs. Elle a toujours un temps d'avance et n'a d'intérêt que pour la musique et non la notoriété. " La femme dont le chef du Cercle de l'harmonie, Jérémie Rhorer, loue ainsi les vertus est Anne Blanchard, directrice artistique du festival de Beaune, dont la 26e édition débute ce soir, jusqu'au 27 juillet. " Le plus difficile pour un jeune musicien aujourd'hui, c'est de briser le cercle vicieux du "on ne peut pas vous programmer parce que vous n'êtes pas connu et, comme on ne peut pas vous programmer, vous ne serez jamais connu"",poursuit le jeune chef d'orchestre.Ce cercle-là, la directrice le brise depuis longtemps pour le plus grand bonheur des festivaliers, un mélange de grands spécialistes de musique baroque venus de toute l'Europe et d'un public local. Tous se passionnent pour l'événement qui, quatre week-ends dans l'année, anime la basilique romane (XIIe et XIVe siècles) et l'hôtel-Dieu (XVe ). Jérémie Rhorer fait partie de ceux qu'Anne Blanchard a programmés avant tout le monde. Après le succès unanime emporté par sa direction des opéras de Mozart, Idomeneo en 2006 et les Noces de Figaro en 2007, il revient cette année avec l'Orphée et Eurydice de Gluck, en version française écrite pour ténor (le 26 juillet). Le festival poursuit ainsi le cycle Gluck qu'avait ­commencé le chef Marc Minkowski en 2005, avec Iphigénie en Tauride.RARETEL'édition 2008 présente trois autres opéras en version concert, dont une rareté que l'on croyait définitivement perdue Ottavia restituita al trono (1703), le premier opéra de Domenico Scarlatti. L'essentiel de la partition a été retrouvé l'année dernière à la bibliothèque du conservatoire de Naples et sera recréé le 5 juillet en première française par le chef italien Antonio florio. Autre opéra très attendu, et autre recréation en première française, le 19 juillet Adriano in Siria (1734) de Pergolèse, sur un livret de Métastase. Il faut s'attendre sous la baguette d'Ottavio Dantone à une débauche de virtuosité, de lyrisme et de tendresse. Mais Beaune ne célèbre pas que l'opéra baroque, loin de là, puisque le festival présente en outre un concert instrumental (l'Europe musicale de Jordi Savall), deux récitals (Max Emanuel Cencic et Lawrence Zazzo) et cinq concerts de musique sacrée.Si vous ratez ce soir le célébrissime motet Dixit Dominus de Haendel, il sera toujours temps de vous rattraper avec l'intégrale des six Motets de Bach (le 6 juillet), l' Ode à sainte Cécile de Haendel par les Arts florissants dirigés par Paul Agnew (le 12 juillet), les Vespro solenne per San Marco de Monteverdi par le Concerto Italiano de Rinaldo Alessandrini (le 13 juillet) ou bien encore le Requiem de Campra par Christophe Rousset et ses Talens lyriques.Festival international d'opérabaroque à Beaune, du 4 au 27 juil-let 2008. Tél. : 03.80.22.97.20. www.festivalbeaune.com
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