Levée de boucliers syndicale sur la cession de France Télévisions Publicité

Isabelle RepitonÀ l'ordre du jour du conseil d'administration extraordinaire de France Télévisions, convoqué mercredi 3 février, « la procédure d'ouverture du capital de France Télévisions Publicité (FTP) ». La direction du groupe public soumettra à son conseil son choix pour le repreneur de 70 % du capital de sa régie publicitaire. Celui d'une société codétenue à 60 % par la Financière Lov, de Stéphane Courbit, et à 40 % par le groupe Publicis (lire l'édition numérique de « La Tribune » du samedi 23 janvier). Le conseil doit donner son aval pour ouvrir une négociation exclusive. Le 5 février, le conseil de France Télévisions Publicité, prévu de longue date pour l'arrêté des comptes 2009, sera saisi à son tour du projet.Quatre syndicats de France Télévisions (CFDT, SNJ, CFE-CGC et Sud) ont demandé vendredi à la direction de « renoncer à brader » la régie. La CGT, qui préside le comité central d'entreprise et le comité de groupe de France Télévisions, demande un « moratoire » sur la cession de la régie, et l'annulation du conseil du 3 février. L'ouverture, le 28 janvier, par la Commission européenne, d'une procédure d'infraction contre la taxe créée par la France sur les opérateurs des télécommunications, afin d'apporter au budget de l'État des ressources pour compenser l'arrêt de la publicité sur les chaînes publiques, confirme la fragilité du financement de France Télévisions, juge le syndicat.À moins d'un maintien, au-delà de la date de 2012 fixée par la loi, de la publicité en journée sur les chaînes publiques. Certaines voix, y compris à droite, plaident pour cette solution, alors que la publicité a représenté près de 400 millions d'euros de recettes en 2009. Patrick de Carolis et les dirigeants de France Télévisions, qui préféraient à l'origine une autre candidature, celle d'Hi-media, assurent aujourd'hui avoir obtenu du tandem Courbit-Publicis (préféré par Bercy) toutes les assurances demandées, et notamment une séparation étanche entre les activités de producteur audiovisuel de Stéphane Courbit et son implication dans la régie.« Pourquoi vous inquiétez-vous, monsieur le président, des velléités de l'un des éventuels repreneurs de FTP de placer ses programmes sur les antennes de FTV pour faire de l'audience, et donc du chiffre d'affaires publicitaire, si la pub risquait encore d'être complètement supprimée avant 20 heures ? Personne n'est dupe », persifle la CGT. « Si la publicité est supprimée en journée, FTP ne vaut pas un centime », juge le syndicat. S'il milite lui aussi pour le maintien de la publicité, qui garantit au groupe des ressources autonomes, c'est à condition que France Télévisions garde le contrôle de sa régie.
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