Les Français convertis aux médias en ligne

Deux tiers des Français consomment des médias « autrement », c'est-à-dire lisent la presse, écoutent la radio ou regardent la télévision en dehors de leurs supports traditionnels, via Internet sur un ordinateur ou un téléphone mobile. Ils n'étaient que 57 % l'an dernier, selon le baromètre de la consommation numérique réalisé chaque année par l'institut d'études marketing TNS Sofres. « Cette forte augmentation de la pénétration des médias numériques a été stimulée par la dynamique de l'équipement des Français, en matière d'accès à Internet à domicile et d'Internet mobile, avec la démocratisation des smartphones. Mais elle reflète aussi une vraie appétence pour les contenus numériques », analyse Valérie Morrisson, directrice associée de la division technologies et médias de TNS Sofres. En effet, 70 % des Français peuvent désormais se connecter à Internet de chez eux, contre 63 % il y a un an, et 39 % peuvent surfer depuis leur téléphone portable ou avec une clé 3G. La multitude d'applications mobiles de grands médias pour iPhone rend désormais possible d'emporter ses journaux ou ses radios préférés dans sa poche n'importe où.effet générationnelC'est la radio qui a vu sa consommation sur d'autres supports le plus augmenter en un an : 44 % des Français l'ont écoutée sur leur ordinateur ou leur téléphone plutôt que sur leur chaîne hi-fi ou leur autoradio, contre 35 % en 2009. « Cette pratique comporte un effet générationnel assez important puisqu'elle est diffusée auprès de 83 % des 15-24 ans et de 71 % des 25-34 ans », relève la spécialiste de TNS, qui invoque « le succès des webradios », qu'il s'agisse de déclinaisons de stations FM ou de pures créations du Net, comme Goom Radio.La consommation de télévision ailleurs que sur son téléviseur s'est également popularisée : 30 % des Français la regardent en direct en streaming, ou bien en différé, en rattrapage (« catch-up ») sur les sites des chaînes sur leur ordinateur, voire, plus rarement, sur leur mobile. Ils n'étaient que 23 % un an plus tôt. Le pourcentage est encore plus élevé chez les 15-24 ans (56 %) et chez les 25-34 ans, mais aussi chez les CSP + (37 %). « Plus qu'un effet de revenus, cette différence tient au rythme de vie de ces populations qui n'est pas calé sur les horaires de la té-lévision, entraînant une consommation délinéarisée des programmes », décrypte Valérie Morrisson.Cependant, c'est la presse en général, quotidienne et magazine, qui est la plus consommée sur Internet : 43 % des Français sont des lecteurs de presse numérique et 4 % l'ont déjà fait mais n'ont pas renouvelé l'essai. Cela représente un « taux d'abandon » de 8,5 % parmi les plus faibles, en comparaison avec la radio (19 %), la VOD (27 %) ou les achats en ligne (10 %) par exemple, « ce qui montre que l'expérience est jugée plutôt satisfaisante », selon l'institut d'études marketing. les inactifs à la traînePour la première fois, l'enquête révèle un taux de 1 % de « consommateurs numériques exclusifs » de presse, snobant le support papier : « C'est un signal intéressant, même si le taux est faible, cela représente un demi-million de personnes à l'échelle de la population. Cette tendance va prendre de l'importance, avec le lancement de tablettes comme l'iPad », considère Valérie Morrisson. Déjà, 20 % des Français déclarent s'informer « le plus souvent » sur un support numérique plutôt qu'au travers des médias classiques. Ce sont les inactifs qui sont les moins enclins à lire la presse en numérique (33 % seulement l'ont déjà fait) : reste à savoir s'ils le sont faute d'équipements ou par goût...
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