Grèce  : l'Europe veut davantage d'efforts

Contrôlez votre dette avant qu'elle ne vous contrôle » : Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, en visite éclair à Athènes, a appelé hier toutes les forces politiques les syndicats, les partis politiques, mais aussi les simples citoyens, à soutenir le plan d'austérité du gouvernement socialiste, mais surtout à accepter les mesures supplémentaires que le Premier ministre, Georges Papandréou, va annoncer demain, et rendre ainsi à la Grèce sa crédibilité.Parmi les mesures suggérées par les experts européens, la suppression d'une partie des congés payés des fonctionnaires, le fameux « doro », un acquis social qui remonte aux années 1950. Pour Spiros Papaspirou, président du syndicat des fonctionnaires (Adedy), « une telle suppression équivaut à un casus belli ». Trois scénarios se dessinentL'équipe Papandréou le sait d'autant mieux qu'une nouvelle grève générale est annoncée pour lundi 8 mars. Trois scénarios, qui n'ont pas été commentés par le gouvernement, se dégagent : soit une réduction partielle de tous les congés, soit la suppression des vacances de Pâques ou de celles d'été, le tout agrémenté d'une augmentation de 2 % de la TVA et des impôts indirects. Le scénario extrême serait la suppression totale de tous ces congés payés. « Nous sommes décidés à faire ce qu'il faut pour nous en sortir, a indiqué un conseiller du ministre de l'Économie, sous couvert d'anonymat, mais nous voudrions éviter le choc psychologique d'une suppression totale du doro. » Les médias et les fonctionnaires espèrent maintenant une suppression qui ne serait que temporaire de ces congés payés. Mais c'est compter sans les pressions de l'Union européenne. « Les mesures prises doivent être permanentes et à long terme, a martelé Olli Rehn. La Grèce doit nous convaincre - la Commission, la Banque centrale européenne et le FMI - qu'elle va appliquer son plan, tenir ses engagements et atteindre son but de réduire de 4 % les déficits pour 2010. »Pour le commissaire européen, ces réformes structurelles doivent être entreprises « non pas pour satisfaire les marchés ou la Commission, mais pour le bien de la Grèce elle-même, pour que son secteur public soit compétitif et efficace ». Dominique, un fonctionnaire qui touche 2.000 euros, a suivi la conférence de presse avec attention. Il est dubitatif : « Ce qui m'inquiète, c'est que les mesures prises ne concernent que les fonctionnaires et les retraites. Où sont les mesures pour le secteur privé, le champion de la fraude fiscale ? » ?
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