AgBank était, jusqu'ici, la seule grande banque chinoise à ne pas être cotée. Alors qu'elle s'apprête à franchir le pas, les investisseurs privés semblent timorés du fait du climat morose des Bourses asiatiques, alors que les investisseurs institutionnels manifestent actuellement un grand intérêt pour la banque chinoise. Sur les 13,1 milliards de dollars (10,42 milliards d'euros) (offre de surallocation comprise) offerts aux investisseurs sur les marchés hong-kongais, 5,5 étaient déjà réservés par de grands fonds souverains, comme celui du Koweït, du Qatar ou de Singapour. Dans l'ensemble, les analystes estiment que les institutionnels ont sursouscrit dix fois les titres qui leur étaient proposés à Hong Kong, soit 50 milliards de dollars ! Et la frénésie des investisseurs institutionnels ? les particuliers devant encore attendre quelques jours ? s'affirme encore plus sur le marché de Shanghai sur lequel 10,1 milliards de dollars devraient être levés. Cité par l'AFP, l'analyste de Hengtai Securities, Yu Li, estime que l'offre est « sursouscrite seize fois avant le lancement ».un signal fortDe son coté, la banque britannique Standard Chartered, implantée à Hong Kong depuis plus de 150 ans, souscrit également à l'offre pour 500 millions de dollars américains. Une participation stratégique qui a pour but affiché, selon Peter Sands, le directeur de Standard Chartered, de renforcer l'accès de chaque banque au marché de l'autre. En effet, AgBank dispose d'un réseau de 23.000 agences au service de 2,6 millions d'entreprises et 320 millions de particuliers. Agricultural Bank of China devrait annoncer le 7 juillet prochain les prix d'introduction sur les marchés de Shanghai et de Hong Kong, avant une première cotation les 15 et 16 juillet. Le chiffre de 23 milliards de dollars, qui sera très certainement atteint, représente un signal fort envoyé par AgBank à ses consoeurs chinoises comme internationales : 1 milliard de plus que lors de l'introduction d'ICBC et surtout la plus grande introduction en Bourse jamais réalisée. Fortement implantée en zone rurale, où la structure de coût est plus élevée qu'en milieu urbain pour des rendements bien inférieurs, AgBank fait également face à des créances douteuses, ce qui justifie une fourchette sur le cours d'introduction plus faible ? d'environ 10 % ? que celles d'ICBC et de CCBC. Pierre-Edouard Labbébloomberg

latribune.fr

02 Juill 2010, 11:29

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