L'éditorial de pierre-angel gay

C'est ce qu'on appelle une démonstration par le (mauvais) exemple. La réforme de mars 2009 de l'audiovisuel public n'a pas seulement été hasardeuse par la disparition, non financée, de la publicité en soirée sur les chaînes de France Télévisions. Ses conséquences se révèlent chaque jour plus désastreuses pour la vie même des sociétés concernées. Porté par son irrépressible élan, le président de la République avait souhaité revenir, à l'occasion de cette réforme, sur l'un des acquis du premier septennat de François Mitterrand : la désignation des présidents de l'audiovisuel public par un collège de « sages » censé faire écran, facialement souvent, efficacement parfois, aux interventions politiques. La Haute Autorité de Michèle Cotta avait fait preuve d'habileté. La CNCL de Gabriel de Broglie s'était laissé déborder par les « affaires », la privatisation de TF1 et le choix des repreneurs des premières chaînes privées. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel, qui leur a succédé, a réussi à survivre, depuis, aux multiples avatars des alternances et des cohabitations. Un exploit en soi ! À cet écran jugé « hypocrite », Nicolas Sarkozy a opposé la « clart頻 d'une désignation par l'État actionnaire, c'est-à-dire par lui-même, plus ou moins avalisée par le Parlement. On en mesure aujourd'hui les effets. À Radio France, le président Jean-Luc Hees se retrouve piégé par les polémiques, après le limogeage-boomerang des humoristes matinaux de France Inter pour crimes de lèse-Élysée. À France Télévisions, les pas de clerc du chef de l'État, autour de la succession de Patrick de Carolis, illustre le caractère calamiteux de ce choix. Pour l'audiovisuel public, c'est à pleurer. [email protected]
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