Air France étudie un plan de relance de ses filiales régionales

Trouver l'antidote pour sauver ses filiales régionales qui exploitent des avions de moins de 110 sièges. C'est la réflexion que mène Air France pour tenter de relancer Regional, Britair ainsi que l'irlandaise Cityjet complètement asphyxiées par la concurrence dans l'Hexagone des compagnies à bas coûts comme Ryanair et surtout Easyjet. « Nous nous faisons sortir du marché, il faut être capable de trouver pour nos filiales un modèle garantissant leur pérennité tout en maintenant les missions premières qu'Air France leur assigne : assurer sa présence sur les marchés », explique à « La Tribune » le directeur des ressources Partenaires, Jean-Claude Ronsiaux. S'il n'y a pas de calendrier sur ce « plan de relance », il ne « faudra pas mettre un an pour trouver une solution », précise-t-il. En clair, d'ici à la fin de l'exercice en cours 2010-2011, qui s'achèvera dans neuf mois. Au coeur de la réflexion, l'utilisation plus soutenue de la flotte dans le but de faire voler davantage les avions. Ceci afin de répartir les coûts fixes sur un plus grand nombre de vols. C'est d'ailleurs dans la productivité des avions que se trouve la clé du succès des compagnies low-cost. Quand celles-ci font voler leurs appareils près de 4.000 heures par an, ceux de Regional et Britair n'en font qu'environ 2.500 heures (et même 2.000 heures pour Cityjet). Cet écart s'explique par la différence de modèle. Les low-cost transportent les passagers d'un point A à un point B (trafic dit de « point à point ») alors que l'essentiel de l'activité des filiales d'Air France consiste à alimenter les hubs (aéroports de correspondances) de Paris-Roissy et de Lyon. De fait, leurs programmes de vols sont prisonniers des plages horaires de correspondances sur les hubs qui empêchent l'enchaînement des rotations. L'idée est donc de développer les vols de point à point. Notamment à Lyon, où Easyjet fait une OPA sur ce type de trafic. En outre, les vols de la low-cost (et d'autres de sesentre l'Espagne et l'Allemagne détournent les passagers de l'offre en correspondance à Lyon des filiales d'Air France. « C'est un axe de recherche », indique Jean-Claude Ronsiaux. Ouvertures de lignes et réaménagement des horaires sur les lignes existantes sont donc à prévoir. Ce dossier accompagnera la nouvelle offre commerciale du groupe censée augmenter le chiffre d'affaires et réduire les coûts. Il y a urgence. L'an dernier, Regional a par exemple enregistré une perte d'exploitation de 38 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 541 millions. « Nous visons une réduction de moitié de nos pertes cette année pour quasiment atteindre l'équilibre en 2011-2012 », explique le directeur général délégué, Pierre Bosse.« monoconstructeur »La modernisation de la flotte est un atout. Après avoir pris livraison lundi de son vingtième Embraer 170, Regional va sortir ce vendredi ses derniers Fokker. Sa flotte sera donc composée uniquement d'appareils du constructeur brésilien. Le bon moyen de réduire la consommation de carburant et les coûts de maintenance et de qualifications des pilotes. D'ici à 2012, Britair sera également « monoconstructeur » avec une flotte 100 % Bombardier. La dizaine de Fokker 100 va en effet être remplacés à partir de septembre par les derniers CRJ 1000 de l'avionneur canadien.
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