Roselyne Bachelot craint la canicule

Eviter d'en faire trop après le fiasco de la campagne de vaccination contre la grippe A. Mais en faire assez pour ne pas subir à nouveau les conséquences de la canicule de 2003 et ses 15.000 morts. En présentant, jeudi, le dispositif de permanence des soins pour l'été, Roselyne Bachelot a tenté de naviguer entre ces deux écueils. La ministre de la Santé a rappelé que le « plan canicule », dont le premier niveau de veille a été activé depuis le 1er juin, prévoit que 95 % des lits d'hôpitaux resteront ouverts en moyenne en juillet et 90 % en août. En cas de nécessité, les directeurs d'hôpitaux pourront, après avoir prévenu le préfet du département, déclencher le « plan blanc » qui leur permet de rappeler leurs personnels médicaux ou infirmiers en congés ou en RTT. En cas de situation extrême, le Premier ministre peut activer le niveau maximal de mobilisation, qui entraîne entre autre le rappel de tous les personnels dans l'Hexagone. continuitéMais la nouveauté cette année est l'entrée en action des Agences régionales de santé (ARS) opérationnelles depuis le 1er avril. Roselyne Bachelot a d'ailleurs réuni leurs directeurs généraux, jeudi matin au ministère, pour leur rappeler qu'ils sont désormais responsables de la continuité et de la permanence des soins durant la période estivale. Ils devront en particulier s'assurer que suffisamment de cabinets de médecins libéraux, principalement de généralistes, restent ouverts durant l'été. Or, curieusement, vendredi dernier, Roselyne Bachelot a retiré aux Agences régionales de santé un instrument de régulation de l'offre de soins : l'obligation pour les médecins libéraux de déclarer leurs période de congés. La ministre de la Santé avait pourtant ferraillé face aux syndicats de médecins pour que cette obligation figure dans sa loi hospitalière adoptée en juillet 2009. Mais depuis les élections régionales de mars, l'Elysée a sommé Roselyne Bachelot de traiter le corps médical ? électorat traditionnel de l'UMP ? avec plus d'égards. Les ARS vont donc devoir s'en remettre au Conseil de l'Ordre des médecins pour s'assurer de la présence de généralistes en nombre suffisant, ce qui n'avait pas été le cas en 2003. Autre inquiétude du gouvernement : que les directions d'hôpitaux et les syndicats hospitaliers réclament des moyens financiers supplémentaires pour pouvoir maintenir ouverts 90 % des lits. Or, pour tenir le déficit de l'assurance-maladie, le gouvernement vient de geler une partie des crédits consacrées aux missions de service public des hôpitaux...
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