Le choc de liquidités dans la zone euro a été bien amorti

Ce n'était donc pas la fin du monde », s'exclament les stratèges de Royal Bank of Scotland. Les banques implantées dans la zone euro n'auront emprunté mercredi que 131,9 milliards d'euros auprès de la facilité à trois mois mise en place par la Banque centrale européenne pour leur permettre de faire face à l'échéance de tous les dangers : celle du remboursement des 442,24 milliards d'euros - un record absolu pour une seule adjudication - prêtés il y a un an par la BCE et arrivés le 1er juillet à maturité. La BCE s'était engagée à assurer la totalité des demandes. Même scénario hier jeudi, lors de l'opération spéciale clé à six jours également mise sur pied pour accompagner le passage du même cap et éviter un assèchement brutal des liquidités: seules 78 institutions financières ont émis des requêtes pour un montant limité à 111,2 milliards d'euros, intégralement honoré par la BCE. C'est dire que le solde de 199,14 milliards d'euros pour assurer le remboursement de l'intégralité de l'opération à un an a été « auto-financ頻 par les banques, notamment grâce aux réserves qu'elles avaient massivement parquées auprès de la facilité de dépots à 24 heures de la BCE.Il n'empêche que les banques ont dû à nouveau s?endetter pour rembourser le pompier monétaire, qui se substitue depuis deux ans au marché interbancaire, et qu'elles devront rembourser dans trois mois. Sans compter le débouclage à venir des adjudications à six mois et des deux autres opérations de refinancement à un an consenties par la banque centrale. Celle de septembre portera sur 75,24 milliards d'euros et la der des der, qui s'est déroulée le 16 décembre, sur 96,9 milliards. Une toile de Pénélope qui se révèle plus difficile à détricoter qu'on ne l'envisageait initialement en raison des blocages persistants sur le marché interbancaire, puisqu'à chaque échéance il est probable que la BCE mettra en place des garde-fous du même type que ceux des deux derniers jours pour faciliter le passage des échéances. Il n'empêche qu'après avoir joué à se faire peur, les marchés ont apprécié le déroulement sans à coup de l'opération. L'Eonia ? le taux au jour le jour de la zone euro - devrait rapidement rentrer dans le rang. Après avoir poussé une pointe à 0,54 % le 30 juin, il devrait se réinstaller sous le seuil de 0,40 %, qui le rapproche du taux plancher de la BCE fixé à 0,25 % et l'éloigne du principal taux directeur de 1 %. Quant à l'euro, affaibli en début de semaine, il a rebondi de plus de 2 % face au dollar au cours de la seule séance de jeudi, pour remonter jusqu'à 1,2470. il y a été aidé, il est vrai, par une batterie de statistiques américaines très moroses. A la remontée des demandes d'allocations chômage, s'est ajoutée la baisse de 0,2 % des dépenses de construction, de 30% des promesses de ventes de logements et surtout le très fort recul de l'indice ISM d'activité du secteur manufacturier, retombé en juin de 59,7 à 56,2, alors que son équivalent européen, le PMI, se contentait d'un effritement de 55,8 à 55,6.
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