L'État garantit l'avenir du fabricant de puces Altis

L'État ne laissera pas tomber Altis.» Malgré la cagoule et le masque de rigueur pour visiter les usines du fabricant français de semi-conducteurs, les propos du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, en visite jeudi au siège d'Altis à Corbeil-Essonnes (Essonne), ont été clairs. « L'avenir d'Altis est garanti », a insisté Christian Estrosi. Pour rappel, Altis, en difficultés financières et en mal de repreneur depuis quatre ans, a enfin trouvé un acquéreur vendredi dernier, en la personne de Yazid Sabeg. Président de la société CS (Communication et Systèmes), l'homme est également commissaire à la Diversité et à l'Égalité des chances auprès du Premier ministre, et ami de l'industriel Serge Dassault, sénateur de l'Essonne, très impliqué dans le sauvetage d'Altis, dont la disparition aurait privé le département de 65  millions d'euros de taxe professionnelle.Mais si Yazid Sabeg est décidé à apporter 40 millions à Altis, en plus de 30 millions d'euros de prêts bancaires, le nouveau patron d'Altis n'en a pas moins sollicité le Fonds stratégique d'investissement (FSI), à hauteur de 20 millions. « Le FSI accompagnera votre projet. Je veillerai à la bonne fin de ce dossier, j'en prends l'engagement », a promis le ministre. Le FSI statuera dessus le 22 juillet, a précisé Christian Estrosi, qui reviendra chez Altis dans « trois ou quatre semaines », pour annoncer la décision du FSI aux salariés. Et celle-ci ne fait guère de doute...Fleuron de l'industrie françaiseEn plus de cette aide, Altis pourra bénéficier, au travers d'appels à projets, d'un plan en faveur de la micro-nanoélectronique, annoncé par Christian Estrosi, ce jeudi toujours. D'un montant de 1 à 2 milliards d'euros, ce plan démarrera fin juillet avec le lancement des premiers appels à projets, indique le ministre. Qui réfute l'idée selon laquelle le sauvetage d'Altis obéirait à une logique politique. « Altis est un fleuron de l'industrie française, a-t-il plaidé. Son sauvetage s'inscrit dans la nouvelle stratégie industrielle de l'État, qui consiste à privilégier l'innovation. » Enfin, l'autre source de financement démarchée par Yazid Sabeg, le conglomérat russe Sistema, semble elle aussi en passe de donner son accord. « Le positionnement de Sistema aux côtés d'Altis donnera à cette dernière un atout supplémentaire à l'international », a lancé Christian Estrosi. « Les discussions avec Sistema ont beaucoup avancé. Reste à définir son statut. Sistema ne sera pas actionnaire d'Altis. Le conglomérat apportera bien 20 millions d'euros au groupe, mais dans le cadre d'une joint-venture », a précisé le ministre. Dont le discours a semblé faire mouche auprès des salariés, qui s'inquiétaient du financement de la reprise d'Altis. « Notre sentiment est aujourd'hui un peu plus positif. Car le ministre est venu jusqu'à nous, et ses déclarations au sujet du FSI sont rassurantes », confie un membre du comité d'entreprise. Lequel rendra son avis sur le projet de reprise de Yazid Sabeg le 23 juillet.
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