La Poste, laboratoire des véhicules électriques

La Poste s'apprête à recevoir à partir du mois de septembre ses premiers véhicules électriques. À la fin du premier semestre 2011, 250 unités devront avoir été livrées. C'est peu, au regard de la flotte totale du groupe, l'une des plus importantes d'Europe (60.000 véhicules motorisés). Mais déjà beaucoup si l'on considère les difficultés à voir émerger ces modèles de façon pérenne. « Lorsque nous avons lancé notre appel d'offres en 2007, nous avons été surpris par son côté confidentiel. Peu d'industriels ont répondu avec des prix et des délais compatibles avec nos attentes », explique la directrice industrielle de la branche courrier de La Poste et directrice générale adjointe du courrier, Muriel Barnéoud. De fait, seuls deux industriels avaient répondu à cet appel d'offres, qui au départ portait sur 500 voitures : Micro-Vett/Newteon et Venturi Automobiles, respectivement associés à Fiat et PSA. C'est d'ailleurs le groupe français qui a remporté la mise.Face à cette situation, et alors que diverses expériences dans le domaine des véhicules propres ont été menées, le patron de La Poste Jean-Paul Bailly a produit un rapport préconisant d'entrer dans une démarche collective, rassemblant les gros utilisateurs de flotte captive. L'initiative, visiblement, plaît. En janvier 2009, Luc Chatel, qui était à cette époque secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation, missionne alors Jean-Paul Bailly pour fédérer un maximum de commandes, émanant des entreprises publiques, mais aussi privées, des collectivités locales et de l'État. L'objectif est d'atteindre une masse critique, évaluée à 100.000 véhicules électriques sur cinq ans, permettant de faire naître une offre de véhicules électriques compétitive et viable économiquement.« Le but est d'avoir un coût complet de possession, identique à celui d'une voiture thermique, une fois la prime d'État de 5.000 euros déduite », note Muriel Barnéoud. Pour le moment, vingt acteurs ont accepté de jouer le jeu, parmi lesquels ADP, Air France, Areva, Bouygues, EDF, La Poste, RATP, SNCF, Veolia, etc. Ce qui représente un volume de quelque 50.000 véhicules, dont 10.000 pour La Poste. « L'appel d'offres a été lancé le 13 avril 2010 », ajoute Muriel Barnéoud, qui précise que « les industriels attendaient les commandes pour faire baisser les prix alors que les clients attendaient la baisse des prix pour passer commande ». Il concerne trois types de véhicules (utilitaire léger, compact deux places et particulier de quatre à cinq places), avec une vitesse allant jusqu'à 110 km/heure et une autonomie d'au moins 150 km. Fin juillet, toutes les candidatures avaient été réceptionnées. Au total, il y en aurait une vingtaine, émanant de groupes du monde entier. Le ou les gagnants devraient être désignés en décembre. Le marché sera ensuite attribué en mai prochain, pour des premières livraisons à partir de fin 2011.Pour La Poste, l'enjeu est important, tant d'un point de vue économique qu'environnemental. Alors que la facture carburant annuelle de La Poste avoisine la centaine de millions d'euros, le véhicule électrique représente un des leviers de réduction de coûts. Dans son plan national de transport propre de 2008, La Poste s'est aussi fixé comme objectif de baisser de 15 % les émissions de CO2 d'ici à 2012, sachant que celles liées au transport s'élèvent en 2008 à plus de 1 million de tonnes de CO2.
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