linagora, une petite française tonique

En France, le chef de file des éditeurs de logiciel libre s'appelle Linagora. Mais l'entreprise, créée en 2000, reste d'une taille très modeste par rapport à ses homologues. Elle s'est ainsi classée au 84e rang des éditeurs de logiciels français, selon le dernier classement Truffle 100. Mais Linagora connaît en revanche une forte croissance. Son chiffre d'affaires est passé de 4 millions d'euros en 2006, réalisés avec 55 salariés, à 12 millions d'euros en 2008, avec 150 personnes. Selon son PDG, Alexandre Zapolsky, Linagora a enregistré une marge opérationnelle de 5 %, qui devrait progresser cette année.D'abord pensée, et labellisée, comme une société de service en logiciel libre (SSLL, histoire de se distinguer des SSII), Linagora migre de plus en plus vers un métier d'éditeurs de logiciels. L'entreprise développe elle-même ses applications, avec du logiciel libre. Sa messagerie OBM est par exemple installée sur plus de 600.000 postes en France, dans le secteur public. Selon son PDG, l'entreprise tire la moitié de ses revenus de ce qu'elle appelle l'OSSA, pour « open source Software Assurance », c'est-à-dire du support de ses propres logiciels, mais également d'un catalogue d'autres outils en logiciel libre qu'elle s'engage à couvrir. L'autre moitié de son chiffre d'affaires provient d'une activité d'intégration plus classique, pour laquelle elle peut intervenir en sous-traintance des Capgemini, Steria et consorts. Linagora se verrait bien devenir un Red Hat à la française en devenant le leader européen du logiciel libre.Juillet 2009 restera comme un jalon pour le logiciel libre. Le plus important « pure-player » du libre, Red Hat, a intégré le célèbre indice de la Bourse américaine le S&P 500, venant se mesurer aux 499 plus importantes valeurs cotées aux États-Unis. Dans le monde du logiciel, Red Hat n'occupe « que » la 59e place du classement mondial des éditeurs, selon le dernier classement Software Top 100. Mais l'entreprise connaît une croissance particulièrement soutenue. En 2004, Red Hat pesait quelque 200 millions de dollars de chiffre d'affaires. Cinq ans plus tard, ses ventes ont presque triplé, atteignant, en 2008, 541 millions de dollars, pour un bénéfice net de 78 millions d'euros. Sur ces cinq ans, l'entreprise, qui compte aujourd'hui 2.800 employés, est toujours restée largement bénéficiaire. Red Hat tire plus de 80 % de son chiffre d'affaires de ce qu'il appelle des souscriptions. Ses ingénieurs construisent leurs logiciels à partir de morceaux existants et disponibles publiquement, ajoutent et réécrivent du code, également rendu public. L'entreprise vend ensuite ce produit ? sa propre version de Linux par exemple ? avec un certain nombre de garanties autour de sa stabilité dans le temps, de sa maintenance, et de son interopérabilité avec différents matériels et logiciels du marché. La crise a semblé valider la pertinence de ce modèle. Sur les trois derniers trimestres, Red Hat a enregistré des croissances de chiffre d'affaires supérieures à 10 %. Aujourd'hui, les investisseurs sont prêts à payer cette promesse de dynamisme très cher. En Bourse, Red Hat se paye 67 fois ses bénéfices, un ratio plus de quatre fois supérieur à celui de Microsoft ou d'Oracle. O. H.
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