Le Grenelle de l'environnement passe sa première évaluation

L'événement aurait dû symboliquement avoir lieu le 25 octobre, anniversaire du Grenelle de l'environnement. C'est à cette date il y a trois ans en effet, que Nicolas Sarkozy prononçait un discours fleuve au palais de l'Élysée pendant lequel il suscitait un grand espoir de « rupture » en matière de politique environnementale et promettait un « newdeal écologique ». C'est finalement ce mardi que sera remis le rapport indépendant d'évaluation du Grenelle de l'environnement au ministre du Développement durable Jean-Louis Borloo. Cet audit du Grenelle a été piloté par le cabinet Ernst & Young et a impliqué des experts dont certains avaient participé, voire présidé, des groupes de travail du Grenelle.Multiples péripétiesL'annonce de la publication du rapport tombe le jour où l'on a appris que le gouvernement envisageait un durcissement plus rapide que prévu des délais du bonus-malus automobile - une mesure du Grenelle - qui seraient désormais révisés tous les ans contre tous les deux ans initialement. Une nouvelle entorse au Grenelle de l'environnement qui, depuis trois ans a connu de multiples péripéties qui en ont sérieusement affaibli l'impact. À tel point que selon un récent sondage publié par le magazine « TerraEco », 74 % des Français estimeraient que « le Grenelle est un échec ».Ce sentiment que le rapport relativisera sans doute est alimenté par la fracture entre la tonalité des déclarations de Jean-Louis Borloo comme celles de Nicolas Sarkozy et la réalité du Grenelle après trois ans d'existence. Pour n'en citer qu'une, il faut se remémorer que Nicolas Sarkozy comparait symboliquement l'adoption de la taxe carbone à l'abolition de la peine de mort, pour aboutir in fine à l'abandon de toute fiscalité verte.Même si le Grenelle de l'environnement ne peut se résumer à ses renoncements - baisse du crédit d'impôt en faveur des énergies renouvelables, report de la taxe poids lourds, non-opposabilité des trames vertes et bleues, autorisation des camions 44 tonnes, nouveaux projets autoroutiers, moratoire sur la réduction des pesticides, non-révision de l'indicateur du PIB ... - il faudra beaucoup de conviction au gouvernement pour défendre son bilan. Il compte sans doute sur le rapport pour l'y aider.
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