cite>Stallergenes va changer de mains. Wendel, qui détenait 45,87 % du spécialiste des traitements anti-allergies (193 millions d'euros de ventes en 2009), a annoncé le 28 octobre avoir reçu une offre ferme de la société d'investissement italienne Ares Life Sciences. Au prix de 59 euros par action, elle fait ressortir une plus-value d'« environ 300 millions d'euros » pour Wendel, soit 35 fois sa mise, qui datait de 1993. Un tel mouvement, anticipé de longue date par les marchés, paraissait probable au vu du besoin de financement du holding (« La Tribune » du 21 septembre) : à fin août, sa dette nette ressortait à 4,9 milliards. Mais les modalités de l'opération étonnent. Elle n'était pas sollicitée, indique-t-on chez Wendel, qui explique qu'Ares l'a contacté en septembre, alléché par l'accord signé par Stallergenes avec le japonais Shionogi. Surtout, l'offre, qui sera suivie d'une OPA sur les actions Stallergenes cotées, est inférieure au cours précédant l'annonce (64,50 euros). « Le titre a fortement monté en quelques semaines », justifie-t-on chez Wendel. Mais « ce prix traduit aussi l'absence de négociation sérieuse avec un partenaire industriel », estime l'analyste Arsène Guekam, chez CM-CIC. Reste une inconnueJusqu'ici, Albert Saporta, le patron de Stallergenes, évoquait plutôt un accord avec un autre laboratoire, pour faire homologuer puis commercialiser outre-Atlantique l'Oralair, son comprimé contre les allergies aux graminés. Ares, contrôlée par la famille Bertarelli, fondatrice de la biotech Serono rachetée par l'allemand Merck en 2007, « a mené plusieurs lancements de produits aux États-Unis » rassure un proche du dossier. Reste une inconnue. Stallergenes s'était fixé « le premier semestre 2011 » pour trouver un partenaire sur un marché qu'il estime à 1 milliard de dollars. « Wendel a peut-être préféré suivre l'adage ?Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras?...», souligne Rodolphe Besserve, à la Société Généralecute; Générale. Un comité d'entreprise est convoqué ce mercredi chez Stallergenes. Les investisseurs semblent douter d'un relèvement de l'offre : vendredi, le titre a clôturé à 61,20 euros, en recul de 5,20 %. AUDREY TONNELIER

latribune.fr

01 Nov 2010, 23:22

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