« Furieux » : c'est l'adjectif qui, selon un haut fonctionnaire, résume la position du ministre japonais de l'Industrie après l'échec de Toshiba pour l'acquisition d'Areva T&D. Cette décision est d'autant moins bien comprise par Tokyo que le Japon et la France parlent de multiplier leurs partenariats industriels depuis des mois. Mitsubishi Electric devrait prendre une participation dans le capital d'Areva. EADS cherche à s'allier à un industriel japonais (probablement KHI) pour pénétrer enfin sur ce marché. Au final, les Japonais ont le sentiment d'avoir servi de leurre pour pousser Alstom-Schneider à monter son prix d'achat. « Au moins, les Français ont-ils lancé un appel d'offres. Les Japonais, eux, ne le font pas pour le ferroviaire ni dans l'aéronautique », répond un diplomate européen. Toshiba a fait savoir qu'il « évaluait ses options », parmi lesquelles un recours devant le Conseil d'État. L'industriel japonais a fait tout son possible pour faire pencher la balance en sa faveur. Financièrement, il s'est montré plus généreux que ses concurrents GE et Alstom-Schneider avec une offre estimée à 4,5 milliards. Socialement, il assurait qu'il n'y aurait ni fermeture d'usines ni licenciement, prenant exemple de son rachat de Westinghouse, en 2006, où le nombre d'employés a crû de 10 %. Politiquement, l'ancien président du groupe, le très influent Taizo Nishimuro, jouait de ses réseaux depuis des mois pour tenter de convaincre les Français. C'est Taizo Nishimuro qui avait emporté Westinghouse en 2006, à un prix jugé exorbitant (5,4 milliards de dollars) par tous les participants. Le nucléaire est un des axes de développement principaux de Toshiba. Il y a quelques jours, Toshiba aurait transmis une lettre à l'ambassadeur de France à destination de Christine Lagarde pour peser sur celle-ci. Régis Arnaud, à Tokyo

latribune.fr

02 Déc 2009, 1:44

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