L'Allemagne a été la plus affectée par la cyberattaque du CO2

Six registres européens du CO2 dont l'Allemagne restaient fermés mardi, selon un membre de l'UNFCCC, la branche de l'ONU chargée du climat. L'objet de l'attaque informatique qui a destabilisé la semaine dernière le système européen d'échanges de quotas reste flou : aucun détournement de quota n'aurait encore été identifié, selon un teneur de registre. Mais l'intervention de l'ONU montre que l'hypothèse a été envisagée. Selon Barbara Helfferich, porte-parole de la DG Environnement, la Commission était hostile au bloquage des registres, malgré des problèmes de sécurité évident. L'attaque montre en effet la vulnérabilité du système. Si elle a été bien orchestrée, puisque la majorité des membres des 27 registres européens ont reçu des emails en même temps et dans leur langue natale, elle n'était pas non plus bien compliquée à organiser. Toutes les coordonnées des intervenants du marché du CO2 sont en effet disponibles sur Internet. Il suffisait donc de se rendre sur le site de la Commission européenne*, de récupérer les adresses emails et d'envoyer des courriels pour récupérer les mots de passe.Selon Alessandro Vitelli, spécialiste du CO2 chez IdeaCarbon, «?le marché des quotas a été très calme ces derniers jours?». Les échanges ont tourné au ralenti, même si le principal marché n'a pas été le plus perturbé. Les trois-quarts des échanges sur le marché au comptant (spot), se font en effet sur Bluenext, à Paris, par des intervenants qui détiennent un compte à la Caisse des dépôts. Or le registre français n'a été clos que quelques heures jeudi dernier, et le marché «?peut assurer les échanges tout en étant désynchronisé du registre?» assure Serge Harry, président de Bluenext. Les échanges ont été d'un peu plus d'un million de tonnes par jour depuis jeudi, l'équivalent d'une petite séance pour le marché qui plafonne désormais à 1 ou 2 millions de tonnes/jour, après avoir enregistré jusqu'à 20 millions de tonnes au plus fort de la fraude à la TVA, en juin 2009. En revanche, le plus gros registre en volume, celui de l'Allemagne, devrait rester clos jusqu'à la fin de la semaine selon une porte-parole. Avec ses nombreuses centrales thermiques à charbon, l'industrie allemande est la plus émettrice de CO2, avec près d'un quart des émissions européennes. n*https://ec.europa.eu/environment/et
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