Le Fonds d'investissement social affiche un bilan modeste

Il y a tout juste un an, lors du sommet social du 18 février, Nicolas Sarkozy lançait le Fonds d'investissement social (Fiso). Imaginé par la CFDT qui en a fait son cheval de bataille, le Fiso est doté d'une double mission : prendre des mesures d'urgence pour les salariés les plus menacés par la crise et coordonner l'action et les moyens des partenaires sociaux et de l'État. Après un an d'existence et alors que se tient ce jeudi après-midi une réunion du comité de pilotage du Fiso, force est de constater que ces objectifs ne sont que partiellement atteints.Le Fiso a certes permis de mobiliser des moyens supplémentaires en faveur des salariés en difficulté. Selon le bilan du plan de relance présenté, mercredi, par Patrick Devedjian, l'État a engagé 854 millions d'euros en 2009 sur les quelque 2,7 milliards d'euros prévus jusqu'à la fin de 2010. La contribution des partenaires sociaux, issue tant de l'Unedic que des fonds de la formation professionnelle, est plus difficile à évaluer, mais elle s'élevait fin octobre à près de 350 millions d'euros. Surtout, même ses détracteurs le reconnaissent, le Fiso a permis de mieux coordonner l'action des uns et des autres. « Même s'ils ne concernent que quelques dizaines de milliers de salariés, les projets sectoriels et régionaux soutenus par le Fiso ont permis de faire progresser les relations entre les partenaires sociaux et le gouvernement à un niveau jamais atteint », souligne Marcel Grignard, de la CFDT.Reste que les mesures portées par le Fiso ont connu des destins variés. Ainsi, si le dispositif permettant aux salariés en chômage partiel d'être mieux indemnisés a connu un vif succès, ceux destinés à favoriser la formation de ces mêmes salariés ou des demandeurs d'emploi n'ont jamais vraiment décollé. « Il y a des gens qui ont passé jusqu'à trois ans au chômage. Or, le nombre de bénéficiaires de formation diminue. Il y a un vrai problème d'évaluation des besoins », regrette Gabrielle Simon, de la CFTC. Autre écueil, les projets ? régionaux et sectoriels ? ont parfois buté sur la mauvaise volonté des acteurs. « J'étais réticent dès le départ, mais le Fiso n'a pas fait la preuve de sa capacité à déclencher des actions rapides. En l'état, c'est juste un intermédiaire supplémentaire », critique Maurad Rabhi, de la CGT.pérennité Se pose aujourd'hui la question de la pérennité du Fiso au-delà de 2010. Même ses plus fervents partisans ne plaident pas pour le maintien d'un dispositif conçu en période de crise. Mais tous réclament d'en tirer des enseignements pour mieux coordonner, à l'avenir, les actions en faveur de l'emploi provenant de l'État, des partenaires sociaux et des régions.
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