Carlyle temporise avant d'aller en Bourse

Il sera le prochain sur la liste : sauf bouleversement, l'américain Carlyle sera le cinquième grand fonds d'investissement à s'introduire en Bourse aux États-Unis. En décembre dernier, les dirigeants de la société de Madison Avenue avaient laissé entendre qu'ils lanceraient le processus avant la fin de l'année 2011. Mardi, le patron et cofondateur de Carlyle, David Rubenstein, a précisé que ce calendrier pourrait être décalé en raison du climat d'instabilité qui règne sur les marchés financiers. « Je ne peux pas dire que l'environnement actuel soit parfait », a-t-il expliqué à l'agence Bloomberg,Premiers pas à Wall StreetLa question du timing est cruciale, car elle détermine pour partie le niveau de valorisation du fonds au moment de sa cotation. Un aspect qui intéresse au premier chef les dirigeants des fonds, qui sont souvent également les fondateurs. À la tête d'une part substantielle du capital, voire de sa majorité, ils peuvent profiter de l'introduction en Bourse pour céder tout ou partie de leurs titres.En 2007, lors des premiers pas à Wall Street de Blackstone, ses deux fondateurs, Stephen Schwarzman et Peter Peterson, avaient ainsi empoché au total 2,33 milliards de dollars. À l'inverse, le duo à l'origine de la création de KKR, Henry Kravis et George Roberts, avait décidé, lors de l'introduction en juillet 2010, de conserver sa part du capital. Bien lui en a pris, puisque le titre KKR s'est apprécié de 77 % (au 2 mai) depuis le début de sa cotation. Moins heureux, Blackstone et Fortress Investment, qui sont arrivés en Bourse en 2007, ont vu leur cours reculer, respectivement, de 40 % et 66 %. Apollo, pour sa part, a enregistré une légère diminution de 4,3 % depuis le 29 mars dernier.En attendant la bonne fenêtre de tir, Carlyle peaufine son modèle économique afin de présenter le meilleur visage possible aux investisseurs au moment de son entrée en Bourse. Comme ses concurrents, le fonds a lancé une vaste stratégie de diversification. Il se définit aujourd'hui comme un « gestionnaire d'actifs global » et non plus comme un spécialiste du « private equity ». En 2010, plus de 30 % de ses revenus étaient réalisés en dehors de son métier historique, le LBO (rachat avec un effet de levier), dans des activités comme l'immobilier et la gestion de dette, qui offrent des gains plus récurrents et sont moins exposées aux cycles que le capital-investissement. Illustration de cette politique, Carlyle a racheté le fonds de fonds néerlandais AlpInvest en janvier dernier. Cette opération lui a permis de devenir le premier fonds d'investissement de la planète, devant Blackstone, avec 106,7 milliards de dollars d'actifs sous gestion.
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