La crise de 2008-2009 s'est traduite par un net recul de l'emploi et une modération salariale

2009 aura été une année noire pour l'emploi. Le marché du travail a connu les plus fortes destructions d'emplois salariés jamais observées depuis l'après-guerre : 248.000 emplois perdus après 151.000 en 2008, selon l'édition 2011 de l'enquête « Emploi et salaires » dévoilée mardi par l'Insee. Pour Sylvie Lagarde, chef du département de l'emploi et des revenus d'activité à l'Insee, ce « repli historique » s'est ensuite traduit par un « redémarrage à la hausse dès 2010 », avec 125.000 créations d'emplois (161.000 en incluant l'emploi non marchand).Si l'intérim a servi de principale variable d'ajustement (? 35 % entre début 2008 et début 2009 et + 19,6 % entre fin 2009 et fin 2010), tous les secteurs économiques ont été touchés. Pour autant, poursuit Sylvie Lagarde, « la baisse aurait pu être beaucoup plus importante que celle observée », en raison notamment du recours au chômage partiel (de 65.000 personnes au troisième trimestre 2008 à 258.000 au deuxième trimestre 2009) et de la baisse de la durée du travail. Et si les formes d'emploi les plus flexibles (CDD, intérim) ont été les premières touchées, ce sont également les premières à repartir. En revanche, les CDI ont continué à subir les effets de la crise jusqu'au troisième trimestre 2010.Premiers impactés : les jeunesParticulièrement sensibles à la conjoncture, les jeunes - très présents dans les CDD et l'intérim - ont d'abord vu leur taux de chômage augmenter de manière sensible dès le deuxième trimestre 2008, mais ont été également les premiers à bénéficier de la reprise. Selon le même schéma, les hommes - plus présents dans les secteurs touchés par la crise comme l'industrie et la construction - ont été davantage touchés que les femmes par les pertes d'emplois enregistrées en 2008 et 2009, mais ont là encore profité à plein de la reprise.La dégradation du marché du travail a eu un impact négatif sur les évolutions salariales. « Les entreprises ont joué d'abord sur les emplois en CDD et en intérim avant d'opter pour la modération salariale », observe l'Insee. Résultat : le salaire moyen par tête du secteur marchand non agricole ne s'est accru que de 1,3 % en 2009 en euros courants, contre plus de 2,8 % en 2008. Avec un léger rebond observé fin 2009 il était, au quatrième trimestre de 2010, supérieur de 2,4 % au niveau atteint un an auparavant.Cette modération salariale, en euros courants, a été contrebalancée en 2009 par la faiblesse de l'inflation. Après une quasi-stabilité en 2008, le salaire moyen par tête en euros constants a augmenté de 1,2 % en moyenne en 2009, comme en 2010. Isabelle Moreau
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