Gascogne redresse le cap

Elle est loin l'époque où le groupe Gascogne, né en 1925 d'une sylviculture à la recherche de débouchés, ne produisait que des traverses pour chemin de fer et des poteaux de mine. Diversification de l'offre, arrivée de produits techniques, multiplication des sites ont marqué l'histoire de cette entreprise dont le siège est à Saint-Paul-lès-Dax (Landes). Les remises en cause continuent. En 2010, la progression de 3,7 % du chiffre d'affaires de 454,9 millions d'euros avec un résultat net de 5,8 millions d'euros (0,4 million d'euros en 2009) est fondée sur une véritable stratégie. « Ce groupe se trouvait sur des marchés en faible croissance. En 2005, il était très endetté et ses résultats chutaient depuis 2000 », explique François Vittoz, le président-directeur général. La vente en 2010 de la branche distribution qui n'était plus stratégique pour 44,1 millions d'euros n'explique pas, à elle seule, la bonne tenue du groupe. Tout en travaillant sur la baisse de l'endettement et sur la réduction des frais fixes (- 20% sur cinq ans), le groupe qui emploie 2.300 salariés a continué à investir : 23 millions d'euros en 2009 et 16,6 millions d'euros en 2010 pour améliorer la compétitivité de l'outil industriel et privilégier les segments stratégiques dans chaque branche. Ils sont passés de 15% du chiffre d'affaires en 2005 à 25 % en 2010 et leur part devrait doubler d'ici trois à cinq ans. « Depuis deux ans, nous avons développé la culture de l'innovation, trois brevets auront été déposés entre 2010 et 2011 », commente François Vittoz. Bois à prix compétitifPas d'inquiétude pour 2011 avec des investissements qui se poursuivront à hauteur de 20 millions d'euros. Par ailleurs, suite à la tempête Klaus, le groupe dispose de 1,1 million de tonnes de bois « à un prix compétitif » qui ont nécessité tout de même une mise de fonds de 28 millions d'euros et un investissement de 3 millions d'euros pour les aires de stockage. « On consommera ces volumes d'ici à 2015 », estime François Vittoz. Branche par branche, les activités du groupe sont sur des trajectoires favorables. Grâce à la coucheuse, des solutions à forte valeur ajoutée sont proposées : papiers industriels, ignifugés, d'impression, antiglisse et gommé ou de paillage agricole. Les sacs sont désormais orientés vers le « pet food », le marché de l'alimentation animale, les matériaux de construction ou la chimie. Les complexes ont de multiples applications porteuses dont celles du marché des enveloppes de protection, des timbres autocollants et gommés, de l'alimentaire et des composites qui ont besoin de support siliconés, antiadhérents. La branche bois qui comprend le sciage et les produits de décoration va bénéficier cette année du travail fait en amont pour lancer Gascogne Habitat Bois qui propose une approche industrielle de bâtiments à ossature bois pour l'habitation ou le tertiaire, en clos couvert posé. « La maison sera posée en vingt-quatre heures. Nous ne commercialiserons pas directement ce produit qui est un relais de croissance important, nous passerons par des constructeurs », affirme François Vittoz. En 2010, le chiffre d'affaires de cette activité s'est monté à 1,5 million d'euros, le carnet de commandes pour 2011 est déjà de 4 millions d'euros. Autre nouveauté, les panneaux d'isolation extérieurs avec bardage bois pour le neuf ou la rénovation. Dès 2012, le groupe pourra s'intéresser à nouveau à la croissance externe.Claude Mandraut
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