La reprise profite à la titrisation immobilière commerciale américaine

Le redémarrage de l'économie américaine depuis 2010 redonne des couleurs au marché des obligations titrisées adossées à des prêts immobiliers commerciaux (les « Commercial mortgage backed securities », ou CMBS). Et tout particulièrement sur le marché primaire de ces titres, dérivés de prêts octroyés pour financer des immeubles de bureaux ou des centres commerciaux. Depuis le début de l'année, 8,6 milliards de dollars de nouvelles émissions ont été réalisés outre-Atlantique, et une offre supplémentaire de 4,5 milliards est pour l'instant attendue en mai. La banque JP Morgan, qui va placer 1,5 milliard de dollars de titres, estime que les émissions devraient atteindre 45 milliards de dollars en 2011.Il s'agit d'une vraie renaissance pour le secteur, emporté par la crise financière à l'instar du marché des prêts adossés à des crédits hypothécaires. Après avoir culminé à un record de 234 milliards de dollars en 2007, les émissions de CMBS s'étaient effondrées à 11,1 milliards en 2008, et étaient redescendues jusqu'à 3 milliards en 2009. Le timide rebond à 11,5 milliards de dollars amorcé l'an dernier, dans le sillage des programmes de liquidités à bon marché offerts par la Fed entre juillet 2009 et juin 2010, s'est donc confirmé.Vigueur de la consommation L'amélioration de la conjoncture, notamment la baisse du chômage et la vigueur de la consommation, a permis au volume de CMBS affichant des retards de paiements de baisser en mars pour la première fois depuis octobre 2007, à 56,5 milliards de dollars, soulignait mi-avril Moody's. Dans une note datant du 2 mai, l'agence de notation précise que « les garanties actuelles se sont nettement améliorées par rapport à celles des émissions de 2007 » et sont « globalement comparables avec celles de 2004, un des derniers millésimes normaux ». Bien que toujours inférieur de 45 % à son pic d'octobre 2007, l'indice des prix de l'immobilier commercial de Moody's est enfin reparti à la hausse depuis le plus-bas de huit ans inscrit en août dernier.Outre ces facteurs macroéconomiques, la politique monétaire toujours très accommodante de la Fed comprime les taux à long terme. Ce qui incite les investisseurs à rechercher du rendement sur des classes d'actifs délaissées et réduit les primes de risque, permettant ainsi un redémarrage des émissions. Les intervenants négociaient en moyenne ce lundi les CMBS notés AAA avec une prime de 173 points de base par rapport aux bons du Trésor américains. Un plus-bas depuis janvier 2008. Julien Beauvieux
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