Les universités expérimentent les « campus d'été »

Habitué aux universités d'été politiques, le grand public devra désormais se familiariser avec les « campus d'ét頻, les vrais, ceux des universités ouverts aux étudiants. Dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, a ainsi lancé en 2009 les « campus européens d'ét頻. Objectif : ouvrir l'université française sur l'extérieur et améliorer son attractivité à l'international en accueillant des étudiants français et étrangers l'été. Cette année, 49 programmes ont été sélectionnés par appel à projet pour un budget global de 500.000 euros (qui financent en partie les frais de fonctionnement et les heures supplémentaires des enseignants). « La mobilité internationale progresse et nous avons de plus en plus d'étudiants étrangers. Nous devons nous adapter à ces échanges », explique Delphine Grouès, directrice du campus du Havre de Sciences po Paris. L'école a ouvert une « summer school » tout le mois de juillet destinée aux étudiants étrangers désirant se perfectionner en français et en méthodologie avant d'entrer en master.Pour autant, les campus d'été à la française sont encore loin du modèle américain (lire ci-dessous). Les « campus européens » du ministère ne concernent qu'une quarantaine d'établissements et se limitent à des programmes courts et des cours intensifs de français. Hormis l'École normale supérieure d'Ulm (lire ci-dessous) et le campus du Havre de Sciences Po, les cours n'excèdent pas 15 jours et n'accueillent au mieux qu'une vingtaine de jeunes. Beaucoup sont réservés aux étudiants de master ou de doctorat. L'université d'Auvergne réserve ainsi ses quatres « écoles d'ét頻 aux doctorants européens.Une manne financièreMais les mentalités évoluent. Avec la loi sur l'autonomie, les universités françaises vont devoir ouvrir plus souvent leurs portes et s'adjoindre des ressources supplémentaires, a fortiori celles qui voudront gérer et donc rentabiliser leur patrimoine immobilier. Dans ce cas, les campus d'été seront une manne supplémentaire. Si les universités limitent pour l'heure les frais d'inscription (90 euros à Versailles Saint-Quentin ou 400 euros à Poitiers), certains établissements n'hésitent pas à pratiquer des tarifs élevés (2.700 euros à Sciences Po) même si des bourses et des accords avec les Crous pour le logement permettent d'adoucir la facture. Certaines universités n'ont d'ailleurs pas attendu l'initiative du gouvernement pour se mettre à l'heure d'été. Outre sa participation à quatres programmes du ministère et au « Programme intensif européen », Poitiers accueille depuis 3 ans pendant 6 semaines des étudiants américains de Middlebury College (Vermont) qui préparent leur master. Un échange entièment financé par l'université américaine. Poitiers arrive même à en retirer « un petit bénéfice », confie Salwa Nacouzy, vice-président de l'université en charge des relations internationales.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.