Nouvelle injonction de Bercy aux banques

crÉditMatignon, l'Élysée, Bercy, l'appareil d'État pilonne les banques depuis un mois. Sur la question des bonus, devenue une problématique internationale, mais aussi sur un sujet interne, la distribution de crédit. Selon nos informations, la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a envoyé hier un courrier demandant aux banques de « poursuivre [leurs] efforts » dans la production de crédit en faveur des entreprises et des ménages. Dans la foulée de la réunion des 24 et 25 août derniers, 12 banques ayant bénéficié de l'aide de l'État via la SPPE (Société de prise de participation de l'État) et de la SFEF (Société de financement de l'économie française) et qui représentent 85 % de la production de crédit en France se voient rappelées à l'ordre : « En contrepartie des aides octroyées dans le cadre du plan de soutien au secteur bancaire, votre établissement a souscrit un engagement de progression des encours de crédit. » Devant le fort ralentissement de leur croissance, la ministre entend mettre la pression car elle rappelle « l'enjeu majeur » que représente l'accès au crédit pour le redémarrage de l'économie au second semestre. Pour autant, souligne-t-on dans l'entourage de la ministre, Bercy est conscient que les banques françaises font sensiblement mieux que les autres établissements de la zone euro. mêmes volumes qu'en 2003Les banques rappellent, quant à elles, que si la croissance de l'encours affiche une baisse notable, les volumes encore distribués sont équivalents à ceux de 2003, une époque où la croissance du PIB s'élevait à 1,1 %.Dans l'entourage de la ministre, on reconnaît aussi que les banques ont répercuté la baisse des taux dans leurs prêts, et que le cycle de resserrement des conditions du crédit (apport personnel, durée du prêt?) qui s'était adapté à la hausse du risque est « désormais achev頻. Enjoignant les banques à un dynamisme renouvelé, Christine Lagarde leur demande par courrier de lui communiquer d'ici à la fin du mois « les mesures que votre établissement prendra pour dynamiser son offre de crédit » et des « perspectives d'activité [?] en matière de crédit jusque fin 2009 ». Et la ministre entend qu'on lui rende des comptes : les banques devront être « en mesure d'expliquer et de justifier les variations » de leur encours de crédit à cette date. Dans cette optique, elles se verront « demander un rapport plus complet pour la fin 2009 ». Guénaëlle Le Solleu
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