Mais que va bien pouvoir faire Nestlé avec 28 milliards de dollars en cash  ?

La Suisse a souvent des problèmes de riches, et Nestlé ne déroge pas à la règle. Après avoir revendu les 52 % restants d'Alcon à Novartis, tout le monde s'interroge sur ce que le groupe va bien pouvoir faire des 28 milliards de dollars de cash ainsi gagnés !Pour le moment, le géant suisse semble déterminé à enrichir ses actionnaires. Après un premier programme de rachat d'actions de 25 milliards de francs suisses, commencé en 2007 et presque achevé, il annonce un programme supplémentaire de rachat de titres de 10 milliards sur deux ans commençant cette année. « Même si ce n'est pas très audacieux, j'aime bien cette stratégie qui permet de soutenir l'entreprise sur le long terme », explique John Cox, analyste chez Kepler Equities, qui anticipe même un deuxième plan de 10 milliards après celui-ci.Cet afflux de trésorerie pourrait aussi éponger les 15 milliards de dettes du groupe. Mais cet endettement est relativement faible, et l'effacer ne serait pas très utile, alors que la dette a rarement été aussi bon marché.Reste l'option des acquisitions. Selon la plupart des analystes, inutile d'attendre les grandes man?uvres, même si Nestlé pourra facilement lever 20 à 30 milliards de francs auprès des banques. « Je ne vois pas où ils peuvent faire de grosses acquisitions sans problème de concurrence », explique Odile Clark, analyste chez Mirabaud & Cie. Des rachats globaux de Cadbury ou de L'Oréalcute;al sont donc peu probables, d'autant plus, pour ce dernier, que les cosmétiques offrent très peu de synergies avec le portefeuille actuel de Nestlé. Par contre, le groupe pourrait s'intéresser à de plus petits poissons comme les chocolatiers Lindt ou Barry Callebaut, les marques de nutrition infantile de Mead John­son ou encore les restes d'un rachat de Cadbury par Hershey ou Ferrero, notamment la branche chewing-gum, très cohérente avec l'ancrage de Nestlé dans la santé et le bien-être.Confiance affichéeUne fois encore, le paquebot helvète semble vouloir prendre son temps. Le simple fait de vendre la cash machine Alcon (deuxième meilleure marge opérationnelle du groupe après Nespresso) montre qu'il ne craint pas l'avenir. L'opération réduit d'environ 5 % le bénéfice par action, baisse qui devrait être compensée par les programmes de rachat d'actions. Les actionnaires s'attendent désormais à une seconde tournée du Père Noël en février, qui déposera un joli dividende exceptionnel dans leurs souliers.Sophie Lécluse
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