La vente d'une part de l'ex-Pechiney à un fonds américain bouclée

Les pages n'en finissent pas de se tourner pour l'ancien périmètre industriel de Pechiney, ex-fleuron de l'aluminium français. Mardi, le fonds d'investissement américain Apollo associé au Fonds stratégique d'investissement (FSI) ont finalisé leur acquisition de 61 % du capital de la branche Produits Usinés de Rio Tinto Alcan, pour un montant tenu secret. Cette division, qui a réalisé 3,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2009 en fabriquant des produits en aluminium pour l'aéronautique, le bâtiment et l'automobile, emploie 10.000 personnes sur 22 sites dans le monde, dont environ 5.000 en France.Lorsque le géant minier anglo-australien Rio Tinto avait racheté fin 2007 Alcan, le repreneur canadien de Pechiney, le groupe industriel employait 15.000 personnes en France. Après cette ultime cession, il ne reste que 5.000 emplois dans l'Hexagone au sein du groupe, la branche emballage qui, en employait environ également 5.000, ayant été cédée depuis par appartements. Fin 2007, le gouvernement français avait pourtant affirmé avoir obtenu des « engagements durables » de Rio Tinto sur « le développement industriel des sites en France, la pérennité des activités de recherche et développement en technologie de l'aluminium et pour la sécurité d'approvisionnement des industries de défense à partir des sites français ».Désormais, cet « ancrage français » est symbolisé par les 10 % pris par le FSI, aux côtés d'Apollo (51 %) et de Rio Tinto qui conserve pour l'instant 39 % de l'ensemble. Les repreneurs insistent cependant sur la préservation de l'intégrité du périmètre et le maintien du siège à Paris. « À horizon de cinq ans, cette division renforcera encore son identité française en étant probablement cotée à Paris », ajoutent-ils. Rio Tinto, au moins, céderait alors sa participation, le groupe minier étant désireux de vendre la totalité de ses parts.A priori, les nouveaux propriétaires excluent « toute restructuration significative », au moins en 2011, le plus gros des efforts ayant été effectué récemment. « Au contraire, nous voulons développer un nouveau champion français », affirment-ils. La CGT, qui n'y croit pas, évoque « de nouvelles suppressions d'emplois » et dénonce « la complicité de l'État dans la braderie du patrimoine industriel national ». Un certain nombre d'ex-joyaux du groupe Pechiney viennent encore de changer de mains, comme l'usine d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme, qui est un des très rares établissements au monde à fabriquer des tôles de très grandes dimensions pour l'aéronautique. Ou encore le centre de recherche de Voreppe (Isère). Marie-Caroline Lopez
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