Le géant brésilien Petrobras planche sur une entrée au capital du portugais Galp

C'est officiel, le géant pétrolier brésilien Petrobras étudie bien une entrée au capital de son homologue portugais Galp. La semaine dernière, le quotidien brésilien « O Globo » a rapporté que le groupe basé à Rio de Janeiro s'apprêtait à racheter la participation de 33,34 % détenue par l'italien ENI. Mardi matin, le journal « Diario Economico » a pour sa part indiqué que Petrobras aurait proposé 4,7 milliards de dollars, soit 3,5 milliards d'euros, pour cette participation, faisant ainsi bondir l'action de Galp à la Bourse de Lisbonne et celle d'ENI à Milan. « Petrobras confirme étudier la possibilité d'une potentielle transaction avec ENI. Mais jusqu'à maintenant, aucune analyse n'est achevée et aucun accord contraignant n'a été scellé entre les parties » a tempéré la direction de Petrobras.S'il parvient à conclure cette négociation, Petrobras renforcera sa présence internationale, prenant une part significative dans une major présente dans treize pays et dont les réserves de brut s'élevaient à 3,1 milliards de barils à la fin 2009. Dans le même temps, le producteur resserrerait son emprise sur les gisements pétroliers offshore découverts au large du Brésil dans lesquels il est déjà partenaire avec Galp : Tupi et Iracema, récemment rebaptisés « Lula » et « Cernambi », dont les réserves sont estimées à 8,3 milliards de barils équivalent pétrole récupérables. Petrobras, possède 65% du bloc où se trouvent les deux gisements, en partenariat avec l'anglais BG Group (25 %) et Galp Energia (10 %). Le mois dernier, la direction de Petrobras s'est félicitée du fait que le gisement Lula ait vocation à devenir le « premier champ de pétrole super géant du pays ». Sa découverte récente est la deuxième plus importante en Amérique latine depuis celle du gisement Cantarell au Mexique en 1976.« Avenir commun » Rendue possible par l'expiration au 1er janvier du pacte qui empêchait les actionnaires de Galp de négocier leur participation dans le groupe, une éventuelle entrée de Petrobras serait manifestement bien accueillie par les autorités brésiliennes et portugaises. Dimanche, en visite au Brésil, le Premier ministre portugais José Socrates a déclaré que son gouvernement voyait « d'un bon oeil et avec beaucoup d'intérêt » le partenariat industriel entre Galp et Petrobras, ajoutant que le fait pour les deux majors de se « construire un avenir commun » constituait une « grande opportunité ». Le ministre brésilien de l'Énergie, Edison Lobao, a pour sa part indiqué lundi qu'il entendait s'entretenir au plus vite de ce projet avec le patron de Petrobras. Resterait pour Petrobras et Eni à s'entendre sur un prix. Car si le brésilien propose 4,7 milliards de dollars soit 3,5 milliards d'euros pour 33,34 % dans Galp, la direction d'ENI en attendrait 4,7 milliards... d'euros, selon Diario Economico. Il leur faudrait aussi convaincre la compagnie pétrolière angolaise Sonangol de ne pas contrecarrer ce projet. Celle-ci est indirectement présente au capital de Galp via sa participation de 45% dans un des trois gros actionnaires, Amorim Energia. Or, selon le « Jornal de Negocios », autre quotidien économique portugais, Sonangol espérait profiter de la fin du pacte d'actionnaires pour prendre une participation directe dans Galp.
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