l'économie ibérique est quatre fois plus importante que celle de la Grèce

Ce n'est bien sûr qu'une rumeur, mais elle a des raisons d'inquiéter les marchés, car l'économie espagnole, par sa taille, n'a plus grand-chose à voir avec la Grèce. La première représente 11,7 % du PIB de la zone euro, contre seulement 2,7 % pour la deuxième. Après la Grèce, une entrée de l'Espagne dans la spirale de la crise conférerait clairement à celle-ci une nouvelle dimension. Les indicateurs ne sont guère rassurants. Faisant face à un déficit public supérieur à 11 %, un taux de chômage frôlant les 20 % et une croissance nulle en 2010, le gouvernement espagnol « est confronté à une inertie macroéconomique, sans espoir de redémarrage avant 2011 », relève Natacha Valla, chez Goldman Sachs. Madrid peut cependant compter sur quelques repères de solidité, qui éloignent le pays d'un scénario à la grecque. L'économie espagnole a en effet abordé la crise en 2007 sans souffrir d'un déséquilibre de ses finances?: depuis, la dette a certes progressé de 20 % de PIB, mais elle n'atteint que 56 % du PIB, soit deux fois moins qu'en Grèce. En outre, les besoins de refinancement de la dette grecque dépassent 50 % du PIB du pays sur cinq ans, le double du niveau espagnol. Enfin, Athènes doit faire face à un problème de financement extérieur lié au trou de sa balance commerciale (10 % du PIB), ce qui n'est pas le cas de Madrid. « Même s'il est incontestable que le modèle espagnol a besoin d'une réforme très profonde, Madrid a objectivement peu de raisons d'être inquiété par une contagion de la crise grecque », commente Natacha Valla. Face à l'affolement des marchés, les scénarios les plus fous ont ressurgi. « Le vrai changement de paradigme interviendrait avec une crise en Italie, qui représente 17 % de la zone euro. Mais on n'en est pas là, car en dépit d'une dette publique importante (115 %), l'Italie pratique une gestion sérieuse de ses finances publiques », explique l'économiste de Goldman Sachs. Éric Chol
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