PME : la Lorraine teste la défense des brevets à l'export

commerce extérieurSi les PME françaises hésitent à partir à la conquête des marchés internationaux, c'est souvent par manque de moyens financiers mais aussi, parfois, par crainte de se faire copier par leurs concurrents étrangers. Pour lever ce frein et faire grimper le nombre des entreprises françaises exportatrices, la secrétaire d'État au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, suit de près une expérimentation du Comité des conseillers du commerce extérieur de Lorraine pour mieux protéger les brevets des PME aux États-Unis. Pourquoi ce pays ? « Défendre un brevet qui a été copié coûte horriblement cher outre- Atlantique », explique Karim Oumnia, PDG de Baliston, spécialisé dans la création d'articles de sport, également conseiller du commerce extérieur. « La facture en frais d'avocat peut s'y élever à 200.000 dollars, sans garantie de gagner le procès. Un montant évidemment trop élevé pour une petite structure. Résultat, les entreprises hésitent à s'aventurer dans ce pays. Plutôt que chercher l'entreprise qui fabrique la copie, ce qui s'avère quasiment impossible, en particulier en Chine, nous préférons cibler les importateurs américains qui la distribuent », ajoute Karim Oumnia.La solution ? À la tête d'une structure de conseil pilotée par le conseil régional de Lorraine, des experts recueilleront les plaintes des entreprises copiées et décideront s'il y a matière à poursuivre un copieur en justice. Le cas échéant, ils effectueront les premières démarches administratives avant un éventuel procès. Ils informeront également les copieurs qu'ils sont visés par une plainte. « Cette première démarche est importante. Dans 50 % des cas, les contrefacteurs stoppent leurs activités frauduleuses », précise Karim Oumnia. Les dépôts de plaintes seront ensuite regroupés et confiés à un cabinet d'avocats local pour faire des économies d'échelle. « En proposant à un cabinet de défendre un pack d'entreprises, on peut faire baisser à 25.000 dollars le coût de la défense », estime le chef d'entreprise. Cette expérience lorraine durera un an. Si son efficacité est prouvée, Anne-Marie Idrac pourrait l'étendre à l'ensemble du territoire. Fabien Piliu
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