Dexia s'engage auprès de Bruxelles à réduire son bilan de 35 %

C'était moins une. Le président du conseil d'administration de Dexia, Jean-Luc Dehaene, a finalement obtenu le feu vert de Bruxelles sur le plan de restructuration de la banque franco-belge avant que Neelie Kroes ne quitte son poste. L'accord sera certes finalisé par le nouveau commissaire à la concurrence, Joaquin Almunia, mais les dirigeants de Dexia sont rassurés : l'incertitude est levée et ils ont désormais tous les éléments pour mettre la banque en ordre de marche. « Nous pouvons dès maintenant accélérer la transformation et bâtir le futur du groupe », a indiqué Pierre Mariani, l'administrateur délégué de Dexia. Il y a un an, Paris, Bruxelles et Luxembourg avaient injecté 6,4 milliards d'euros dans Dexia pour la sauver de la faillite, puis garanti sa dette à hauteur de 150 milliards d'euros, un montant depuis ramené à 100 milliards.Importantes cessions d'actifs au programmeConcrètement, le bilan du groupe devra être réduit de 35% d'ici à 2014. En plus de continuer à travailler à l'extinction de ses portefeuilles déjà en « run off » (le portefeuille obligataire, qui devrait être réduit de 15 milliards d'euros par an, et celui hérité de FSA), Dexia a accepté de céder des actifs. Les plus importants sont ses filiales de financement des collectivités locales en Italie (Crediop) et en Espagne (Dexia Sabadell) et sa filiale de banque de détail en Slovaquie. Une telle réduction de la taille du bilan est en ligne avec les décisions antérieures de la Commission européenne. Pour compenser les aides publiques dont elles avaient bénéficié au plus fort de la crise, Commerzbank avait dû s'engager à réduire le sien de 45%, WestLB de 50%, ING de 30% et KBC de 25%. La filiale turque Denizbank, cruciale, est épargnéeEn outre, côté cessions, Dexia s'en sort plutôt bien. "Les moteurs de rentabilité du groupe sont préservés", a estimé Pierre Mariani. Dexia a réussi à convaincre la Commission qu'un démantèlement sous la forme d'une scission entre les activités belges et françaises n'avait pas de sens. Pas plus qu'une cession de sa filiale turque, Denizbank. Conserver cette dernière était crucial pour Dexia, notamment parce que les dépôts de la banque turque soutiennent ses ratios de financement. Autre engagement de Dexia : celui de poursuivre l'amélioration de sa structure de financement. La banque va ramener à moins de 10% ses financements de marché à court terme (moins d'un an) d'ici à 2014 et augmenter la durée moyenne de son financement à long terme. Elle devra régulièrement rendre des comptes à Bruxelles. Dissuader la banque de retomber dans le péchéS'ils n'ont l'air de rien, ce sont surtout ces engagements en terme de financement qui risquent de dégrader la rentabilité de Dexia. Mais la volonté de Bruxelles est claire : il s'agit de dissuader la banque de revenir à un business model qui l'a conduit à la situation de la fin 2008. Pour Pierre Mariani, l'engagement de Dexia est dans la droite ligne des mesures prises jusqu'à maintenant. « Nous avons déjà réduit notre besoin de financement à court terme de 80 milliards d'euros depuis fin 2008, ce qui signifie que nous sommes très en avance sur notre plan », a-t-il indiqué, annonçant par ailleurs une sortie complète des systèmes de garantie publique pour fin juin, au lieu de fin octobre comme cela était envisagé initialement. Dexia ne pourra pas verser de dividende ni réaliser d'acquisition pendant deux ans.
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