La simulation numérique traque en temps réel les bugs des installations électriques

Opal-RT conçoit des logiciels de simulation en temps réel pour les systèmes électriques. Des outils très recherchés par l'industrie afin d'accélérer les phases de conception d'un produit notamment en limitant le recours à des maquettes et de prototypes physiques. « La simulation en temps réel permet aussi de reproduire un incident : on rejoue le scénario d'une panne électrique pour trouver l'erreur et éviter qu'elle ne se reproduise à l'avenir », explique Jean Bélanger, président de Opal-RT. Cette société canadienne fondée en 1997 a parié que la puissance de calcul informatique nécessaire pour simuler un phénomène complexe pourrait se décliner dans l'univers du PC. C'est ce qui fait aujourd'hui l'originalité de son offre : fournir une solution facile à installer dans un bureau d'étude, comprenant un serveur très puissant, embarquant un processeur multicoeur, le logiciel de simulation et la formation à son utilisation. La société a engrangé 7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009 avec un effectif de 50 personnes. Cette même année, elle a créé une filiale commune en Europe avec Viveris (société de conseil et d'ingénierie). En Europe, l'entreprise a engrangé quelques contrats prestigieux avec EADS pour la conception du missile M51 ou avec la DCNS sur l'étude de la propulsion des navires. Avec le pôle R&D de la SNCF, son logiciel contrôle la traction des moteurs électriques des locomotives. Les constructeurs automobiles valident aussi le fonctionnement des moteurs hybrides.un marché cléLa simulation du comportement des réseaux électriques est devenue un marché clé pour l'entreprise. « Notre logiciel peut être utilisé à deux niveaux pour valider la construction d'une éolienne et son raccordement au réseau électrique », explique Cédric Jacquault, patron de la filiale en Europe. Pour Siemens, qui fabrique l'électronique embarquée de l'éolienne, le convertisseur d'énergie est connecté au simulateur numérique qui reproduit le comportement de l'hélice. Plus en aval, l'exploitant du réseau électrique pourra tester le raccordement de plusieurs éoliennes à un circuit virtuel. Pour ces installations hautement sensibles, le passage par l'étape simulation est indispensable.Des études sont actuellement menées sur les réseaux électriques insulaires pour les rendre plus autonomes. « À la Guadeloupe, le réseau fonctionne en flux tendu et nécessite souvent des coupures de courant. Avant de connecter une unité de stockage pour le soulager, nous avons simulé cette intervention et listé les défaillances », explique Frédéric Colas, ingénieur au laboratoire d'électronique L2EP de Lille, qui a mené cette expérimentation pour EDF. L. P.
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