Moscou revient sur les marchés de capitaux

RussieLa Russie a besoin de financer son économie, ce qui justifie, pour la première fois depuis 1998, son retour sur le marché de la dette internationale. Affecté par la chute des cours du pétrole l'an dernier, le pays devrait enregistrer ? une première en dix ans ? un déficit budgétaire égal à 7,7 % de son produit intérieur brut (PIB) cette année et de 6,8 % l'an prochain, selon le ministre des Finances. D'où le « roadshow » organisé hier à Londres en vue d'emprunter 18 milliards de dollars en 2010. « Et encore, cette somme n'est sans doute que le sommet de l'iceberg », estime Neil Shearing, stratège chez Capital Economics. Selon lui, le pays pourrait émettre pas moins de 65 milliards de dollars au cours des prochaines années. Une perspective qui n'effraie pas les investisseurs. « Nombre d'entre eux, échaudés par la crise de 1998, s'étaient juré qu'on ne les y reprendrait plus et voilà qu'aujourd'hui ils sont prêts à se ruer sur les titres russes », ironise un trader. « Les analystes pensent que les fondamentaux sont meilleurs que ce que veulent bien faire croire les agences de crédit », estime Steven Meehan, chez UBS. pays peu endetté Rappelons que la dette russe est notée Baa1 chez Moody's soit trois crans au-dessus du stade « obligation pourrie », ce qui la range au même niveau que l'Islande. De même, Fitch et Standard & Poor's lui attribuent un BBB, soit deux crans au-dessus. Toutefois, nombre d'économistes jugent que le pays est en bien meilleure situation aujourd'hui, en dépit de la crise qu'il vient de vivre, que dix ans plus tôt. « Le pays est très peu endetté [5 % du PIB environ] et reste créditeur net vis-à-vis de l'étranger, donc, stricto sensu, il n'a pas besoin d'argent », rappelle Anna Dorbec, économiste chez BNP Paribas. En outre, « il a démontré sa capacité à réduire les dépenses budgétaires même au pire moment de la crise pour préserver sa solvabilité, quitte à plonger l'économie dans une récession sans précédent ». Enfin, le prix du pétrole remonte, ce qui ne fait qu'achever de convaincre les prêteurs potentiels. Marjorie Bertouille
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