« Daimler fournira à Infiniti (la marque de luxe de Nissan) les moteurs quatre cylindres à essence et diesel de la Mercedes C, d'ici à trois ans », affirme à « La Tribune » François Bancon, directeur du produit avancé chez Nissan. L'alliance nouée il y a un an entre Dieter Zetsche, président du groupe allemand, et Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, va permettre à Infiniti de percer enfin en Europe. « Daimler livrera aussi des six-cylindres diesel ». Ces gros moteurs de la firme à l'étoile « remplaceront ceux fabriqués par Renault. Les volumes de production du moteur Renault sont très faibles. On a donc décidé de l'arrêter ». Et tant pis pour l'usine de Cléon, qui les fabrique !Ce n'est d'ailleurs pas fini : « Des discussions sont en cours. Daimler a besoin de renforcer ses économies d'échelle. Il pourrait livrer une plate-forme traction avant pour le futur modèle compact d'Infiniti. » Même si, selon des sources officieuses, cette plate-forme d'outre-Rhin serait très chère ! Infiniti vient justement de dévoiler au salon de Genève le concept d'un modèle de taille moyenne baptisé Etherea, indispensable sur le Vieux Continent. Les discussions « se passent bien, dans un climat de confiance. L'ingénierie japonaise n'est pas très éloignée de l'ingénierie allemande. On se comprend », résume François Bancon.En attendant les fruits de cette collaboration, Infiniti poursuit son offensive mondiale, mais avec des volumes réduits par rapport à ses principaux concurrents. La marque de prestige a augmenté de 25 % ses ventes mondiales à 145.000 exemplaires en 2010 (année fiscale close le 31 mars 2011). Et le record d'avant la crise (150.000) devrait être battu en 2011 « avec un objectif de 165.000 », affirme Gilles Normand, vice-président Europe, Afrique, Moyen-Orient, Inde de Nissan et Infiniti. Doté d'une gamme de gros modèles dessinés pour l'Amérique du Nord, Infiniti est jusqu'ici beaucoup trop centré sur les États-Unis, qui absorbent 75 % de ses volumes. Certes, la firme veut « quasiment doubler ses ventes en Europe de l'Ouest cette année ». Mais, les volumes demeureront marginaux, puisqu'elle table sur « 8.000 unités », dont 600 en France. « Nous allons accroître de moitié le nombre de points de vente à soixante en Europe occidentale », dont 4 ou 5 en France. Mais il n'y aura pas de percée possible avant la future berline compacte, qui « devrait arriver fin 2012-2013 ».Aux termes de l'alliance capitalistique nouée en avril 2010, Renault doit également livrer à Mercedes des utilitaires légers sur la base de la fourgonnette Kangoo. Et ce, dès la fin 2012. En 2014, arriveront des produits conjoints entre l'ex-Régie et Smart, autre marque de Daimler. Une quatre-places et la future Twingo III seront produites chez Renault en Slovénie. Une version à deux places et son équivalent chez Renault seront fabriqués chez Daimler en Lorraine. Alain-Gabriel Verdevoye, à Genève

latribune.fr

06 Mars 2011, 21:22

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