Le cuivre flirte avec les 8.000 dollars la tonne

Lors de la dernière réunion du Cesco*, le raout annuel des producteurs du cuivre, l'ambiance était des plus mornes. Il y a exactement un an, le métal du diable cotait en effet 3.800 dollars la tonne, un niveau trop bas pour rentabiliser la production. Mais pour l'ouverture du Cesco 2010, hier, sur le London Metal Exchange la tonne de cuivre pour livraison rapprochée a franchi la barre des 8.000 dollars la tonne, revenant à ses niveaux de l'été 2008. Pourtant, « les stocks de métal étaient nettement moins importants durant la dernière période de boom des prix, entre 2006 et 2008 », remarquent les experts de la banque australienne Macquarie. La raréfaction de l'offre inquiétait les consommateurs, ce qui maintenait les cours à des niveaux historiquement élevés. Mais aujourd'hui, les réserves de cuivre sont amples : elles se maintiennent autour de 6 semaines de consommation, contre seulement 2 semaines il y a trois ans. Le niveau élevé des cours peut néanmoins s'expliquer par les menaces qui planent sur l'offre.C'est d'ailleurs la crainte d'investissements insuffisants au Chili qui a fait passer au cuivre la barre des 8.000 dollars, hier. Le pays, qui produit un tiers du cuivre consommé dans le monde, a en effet annoncé qu'il allait réviser son plan d'investissement de 10 milliards de dollars dans la filière afin d'utiliser ces ressources à la reconstruction du pays, après le tremblement de terre du mois de février. Codelco, le producteur de cuivre chilien, devrait produire légèrement moins que prévu, après avoir dû fermer certaines mines en mars devant les coupures de courant. La production globale de cuivre ne devrait donc pas dépasser les 16,2 millions tonnes selon Barclays, soit une progression relativement marginale. Un niveau qui laissera le marché en situation de déficit pour 2010, en raison de la demande chinoise et indienne principalement. La demande des autres pays est totalement atone, en raison de la rareté des mises en chantiers (le cuivre est notamment utilisé dans les équipements électriques des nouveaux bâtiments). Paradoxalement, le marché du cuivre continue de suivre de vieilles habitudes en affichant une forte sensibilité à la conjoncture américaine, par exemple au chômage. n*Centre du Cuivre et des Etudes Minière
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.