Officiellement, la France partage la position de l'Union eur...

Officiellement, la France partage la position de l'Union européenne. Mais cela ne l'empêche pas de faire entendre sa petite musique. Qu'il s'agisse de Nicolas Sarkozy, le président français, ou de Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, Paris développe une diplomatie particulière vers les pays du Sud, dissociant les émergents des pays plus pauvres. Le 14 novembre, les présidents Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva ont adopté une position commune sur le changement climatique?: « Les deux pays soulignent que la lutte contre le changement climatique est un impératif qui doit être entièrement compatible avec une croissance économique durable et l'éradication de la pauvreté. » Et se sont engagés à renforcer le régime international contre le changement climatique. Mais les pays les plus vulnérables ne sont pas oubliés. Jean-Louis Borloo leur a rendu visite pour les rallier à son plan « justice climat », un « projet pour le monde », qui pourrait être doté à terme de 410 milliards de dollars provenant de la solidarité internationale. Il met l'accent sur les besoins des pays les plus vulnérables, car ils paient une crise climatique dont ils ne sont pas responsables, et « se concentre en priorité sur l'accès à l'énergie ». Outre la volonté louable de Paris de faire de l'aide financière au Sud face au réchauffement une vraie préoccupation, le gouvernement français espère trouver parmi les pays en développement (PED) des alliés pour sauvegarder le protocole de Kyoto face aux réticences exprimées par des pays comme les États-Unis et la Chine à prendre des engagements juridiques internationaux. Les PED voient en lui la meilleure garantie que les pays riches assumeront bien les premiers le coût de la baisse des émissions. De son côté, l'Europe ne veut pas continuer à être seule à respecter les contraintes du protocole.Mais « la France cherche aussi à conserver une influence dans le débat sur l'aide au développement dont elle est l'un des principaux bailleurs », explique un diplomate. Paris participe activement à la réflexion sur les financements innovants. Et fait de l'aide financière à l'accès des pays du Sud à l'énergie un thème récurrent de la diplomatie de la France. La question climatique offre à cette diplomatie un nouveau terrain d'application. L. C.
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