Mario Monti s'essaie timidement à la démagogie

Mario Monti n’est plus si sûr de ses choix fiscaux, mais il est de plus en plus assuré dans sa volonté de conserver son poste. Le président du conseil italien, candidat à sa propre succession, a déclaré hier lors du journal télévisé de la chaîne Sky qu’il était prêt à revoir le calcul de la taxe immobilière appelée IMU.Cet impôt, réorganisé dès les premiers jours du gouvernement Monti, est très contesté pour son manque de progressivité et par le fait qu’il frappe plus fortement les résidences principales que les résidences secondaires. Autre point critiqué : le fait que l’Etat prenne une part importante des recettes de cet impôt, au détriment des communes. L’IMU est devenu en Italie,un des exemples de l’injustice de la politique du gouvernement du Professore. Ce que propose Monti, c’est désormais de réduire la charge de l’IMU sur les familles ayant des enfants à charge et d’attribuer une part plus importante des recettes aux communes.Se démarquer de MerkelMario Monti va plus loin : il estime « possible » de « baisser » l’imposition sur le revenu tout en gelant la hausse de la TVA. Certes, le président du conseil prévient que tout ceci se traduira par des baisses correspondantes de dépenses publiques, mais on sent une volonté désormais de plus en plus affirmée d’aller séduire l’électeur italien. Du reste, le président du conseil, coqueluche des marchés et des dirigeants européens, a tenté de prendre ses distances avec Angela Merkel et a exclu un soutien à la chancelière dans sa campagne électorale en échange du soutien à peine voilé de cette dernière.Hausse dans les sondagesIl faut dire que Mario Monti a des raisons de se sentir pousser des ailes. Trois jours après la présentation de son alliance électorale, « Avec Monti pour l’Italie », cette dernière a enregistré une bonne enquête d’opinion. Selon Sky, ce parti et son allié UDC, obtiendrait 14,3 % des intentions de vote. Ceci le place encore en quatrième place, mais proche du mouvement 5 Etoiles, le parti anti-Monti de Beppe Grillo, blogueur politicien qui est donné à 15,3 %. Mais c’est un score encourageant, car jusqu’ici le camp centriste pro-Monti culminait à 10 %.Progression des BerlusconistesIl faudra néanmoins continuer de compter avec un centre-gauche toujours archi-favori des sondages avec près de 40 % des intentions de vote et un camp berlusconiste qui est aussi en hausse. Alors que le parti de l’ancien président du conseil vient de conclure ce lundi un accord électoral avec la Ligue du Nord, les deux partis cumulent, selon Sky, 24,8 % des intentions de vote. C’est 4 à 5 points de plus que précédemment. Autrement dit, malgré la hausse de son alliance, Mario Monti aura encore fort à faire pour s’imposer comme son propre successeur : l’hypothèse d’une victoire du centre-gauche reste la plus probable. Alors seulement s’ouvrira peut-être la chance d’un Monti II, lorsque le centre-gauche devra définir une ligne de gouvernement qui n’inquiète pas les marchés et l’Europe.  
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