Croissance modérée mais plus saine pour le photovoltaïque français en 2010

Après l'excès de fièvre de l'an dernier, la température devrait progressivement redescendre dans la filière photovoltaïque française cette année. C'est, en substance, la conclusion de la dernière étude annuelle ? et deuxième en date ? réalisée par PricewaterhouseCoopers (PwC) sur le secteur.Comment pourrait-il en être autrement ? De toute évidence, le secteur a été en surchauffe en 2009. Incitations fiscales, tarifs de rachat et baisse de 30 % du prix des modules ont créé une frénésie telle que la mise en place de nouvelles capacités s'est clairement emballée. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Alors que les capacités installées avaient atteint 105 mégawatts en 2008, elles ont plus que doublé l'an dernier pour atteindre 250 mégawatts. Le phénomène est tel qu'en un an la France est passée de la douzième à la septième position, derrière l'Italie et devant la Chine, soulignent les experts du cabinet d'études. Un bond qu'il convient toutefois de relativiser car les chiffres prennent également en compte l'augmentation des raccordements de centrales installées en 2008. Quoi qu'il en soit, l'engouement pour cette énergie renouvelable ne se dément pas. Et ce n'est pas un hasard si les autorités se sont hâtées, le mois dernier, d'abaisser les tarifs de rachat pour mettre fin à la bulle spéculative, qui était en train de se former sur le marché.15.000 emplois d'ici à 2012Cette mesure ne devrait pas manquer d'avoir des conséquences sur la filière cette année, estiment les experts de PwC. « L'arrêt du 12 janvier 2010 devrait, selon notre rapport, améliorer l'attractivité de l'intégration au bâti sans laisser de marge à la spéculation, souligne ainsi Alain Calmé, associé en charge du conseil en stratégie chez PwC. En 2010, le marché restera solide et ressortira probablement avec une croissance plus modérée mais aussi plus saine. » Modérée ne veut pas dire obligatoirement anémique. Loin de là. Puisque sur les cinq prochaines années, le cabinet d'études estime que la croissance devrait quand même être à deux chiffres, contre trois l'an dernier. À tel point que le secteur devrait être un vivier d'emplois assez important sur les prochaines années. Les estimations font état de 15.000 emplois à l'horizon 2012.Parallèlement, les tarifs moins incitatifs mis en place en janvier devraient apurer la filière des acteurs opportunistes qui la parasitaient jusqu'ici. Un mouvement de consolidation devrait également animer le secteur. « La physionomie du marché pourrait changer au cours de l'année 2010. De grands groupes regardent le secteur et on devrait ainsi voir arriver de nouveaux entrants, soit en accès direct, soit via des acquisitions et des partenariats », explique Benjamin Cros, Senior Manager en charge de l'énergie chez PwC. De toute évidence, le marché va se polariser plus vite que prévu, relève l'étude, qui estime qu'au niveau des métiers de l'installation et de la distribution, les grands acteurs structurés et les petits acteurs locaux vont être les nouveaux centres de gravité de la filière.
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